"La Russie s'inquiète qu'il n'y ait pas de demande pour une partie considérable de marchandises (ukrainiennes) sur les marchés extérieurs, si l'Ukraine établit une zone de libre échange avec l'UE" conformément aux standards de l'Organisation mondiale de commerce (OMC), a déclaré M. Poutine, lors d'une rencontre avec son homologue ukrainien Mykola Azarov à Kiev. "Ces marchandises pourraient alors arriver vers le marché russe (...). Dans ce cas, nous serons contraints d'introduire des mesures protectrices", a-t-il averti.
En même temps, M. Poutine a énuméré un grand nombre d'avantages dont l'Ukraine pourrait bénéficier, si elle rejoignait l'union douanière russe.
Il a ainsi estimé que l'Ukraine pourrait "gagner" entre 6,5 et 9 milliards de dollars par an grâce à des "possibilités croissantes" pour son économie, alors que son Produit intérieur brut (PIB) pourrait progresser de 1,5 à 2%.
Pour sa part, M. Azarov a réitéré le souhait de Kiev de voir baisser le prix de ses importations du gaz russe. "Le prix du gaz fourni à l'Ukraine (...) n'est pas basé sur le prix du marché établi pour l'Occident", a-t-il dit.
Jeudi dernier, un vice-président du géant gazier russe Gazprom a estimé que l'adhésion à l'union douanière permettrait à l'Ukraine d'économiser "huit milliards de dollars par an" sur ses importations de gaz russe.
M. Poutine n'a fait cependant aucune déclaration dans ce sens le 12 avril.
Après une rencontre avec M. Azarov, le Premier ministre russe s'est entretenu avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. "De bonnes négociations, très constructives, sont en cours. Il faut leur donner une possibilité de se parler normalement", a déclaré aux journalistes le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov.
La Russie tente de convaincre l'Ukraine d'entrer dans son union douanière, mais Bruxelles a souligné que celle-ci ne serait pas compatible avec le souhait de Kiev d'établir des relations de libre-échange avec l'UE.
AFP/VNA/CVN
14/4/2011