>>États-Unis : le chef de la police de Ferguson démissionne
Les deux corps de police avaient déjà relevé la police municipale, accusée de brutalité, après les émeutes qui avaient suivi, le 9 août dernier, la mort d'un jeune Noir non armé, Michael Brown, tué par un policier blanc depuis mis hors de cause.
Une centaine de jeunes manifestants se sont rassemblés jeudi soir 12 mars devant le poste de police de Ferguson, scandant des slogans et bloquant par moment la rue principale. Plus tôt dans la soirée, une veillée aux chandelles de quarante-cinq minutes avait réuni une cinquantaine de personnes qui ont lancé un appel au calme, alors qu'une traque était toujours en cours pour retrouver le ou les tireurs ayant blessé deux policiers 11 mars.
À Ferguson le 12 mars. |
Cent cinquante personnes s'étaient rassemblées mercredi soir 11 mars devant le poste de police local afin de saluer la démission, quelques heures plus tôt, de Thomas Jackson, le chef de la police de la ville, accusé une semaine auparavant, dans un rapport accabalant du ministère de la Justice, de pratiques racistes quasi routinières.
Lors de la dispersion de la manifestation, « trois ou quatre tirs » sont alors partis en direction de la quarantaine de policiers encore stationnés, a raconté lors d'une conférence de presse dans la matinée Jon Belmar, chef de la police du comté de Saint Louis. Deux policiers ont été touchés au visage et à l'épaule ; ils ont pu quitter l'hôpital jeudi 12 mars. Le ou les auteurs des tirs étaient toujours recherchés en fin de journée.
Le responsable de la police a insisté à de nombreuses reprises sur le fait qu'il était « très difficile » d'assurer le maintien de l'ordre tout en protégeant le droit que chacun a de manifester. « J'espère que tout le monde comprend cela, nous marchons sur des œufs », a-t-il dit.
«Tirs insensés »
De leur côté, les parents de Michael Brown ont condamné des « tirs insensés », en dénonçant les actes « d'agitateurs isolés qui essayent de pervertir un mouvement pacifique et non violent ».
«La situation qui prévalait à Ferguson était oppressive et répréhensible et méritait d'être contestée », a réagi Barack Obama jeudi 12 mars lors d'une émission télévisée sur ABC. «Mais il n'y a aucune excuse pour des actes criminels, et quiconque a tiré ces coups de feu ne doit pas esquiver le problème. Il s'agit de criminels. Ils doivent être arrêtés», a ajouté le président des États-Unis.
Le ministre de la Justice, Eric Holder, a pour sa part condamné une « attaque lâche et répugnante » en évoquant un «voyou cherchant à semer la discorde ». «Ce qui s'est passé hier soir est de l'embuscade pure», a-t-il dit devant la presse.
Après une série de démissions en cascade, à la suite de la publication du rapport du ministère de la justice, la municipalité a salué jeudi 12 mars le travail de la police ces sept derniers mois et notamment des deux policiers blessés. La «violence ne sera pas tolérée», dit-elle, et elle affirme conduire des mesures «au plus haut niveau pour que la ville reparte du bon pied ».