Se donnant de "l'Angela" et du "Barack", se qualifiant "d'amis personnels", le premier président noir des États-Unis et la première femme à diriger le gouvernement fédéral allemand ont chacun souligné sur le ton de la plaisanterie qu'ils ne ressemblaient pas physiquement à leurs prédécesseurs, mais que l'alliance entre leurs pays était plus forte que jamais.
"L'Allemagne, au cœur de l'Europe, est l'un de nos alliés les plus solides, et la chancelière Merkel est l'un de mes partenaires les plus proches dans le monde", a affirmé M. Obama dans une allocution de bienvenue, au cours d'une cérémonie d'arrivée en grande pompe, avec défilé militaire et 19 coups de canon.
Les deux dirigeants, qui se voyaient pour la 10e fois depuis le début du mandat de M. Obama en janvier 2009, se sont entretenus pendant plus d'une heure dans le Bureau ovale, évoquant en particulier la crise de la dette grecque et la situation en Libye.
Selon les médias allemands, l'abstention de l'Allemagne en mars lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies ouvrant la voie à une intervention en Libye a fait grincer quelques dents à Washington.
M. Obama n'a pas directement évoqué ce sujet lors de la conférence de presse commune avec Mme Merkel, se contentant de remarquer que le renforcement de la contribution allemande aux forces de l'Otan en Afghanistan avait permis de dégager davantage de ressources dans l'opération contre le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
"La chancelière et moi-même avons été très clairs. Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s'intensifier jusqu'à ce qu'il le fasse", a déclaré M. Obama.
"Notre partenariat, notre amitié, repose sur une base très large. Parfois, il peut y avoir des divergences d'opinion (...) ce qui est important, c'est que nous souhaitions le succès de l'autre", a affirmé Mme Merkel.
Sur la dette grecque, M. Obama s'est dit persuadé que l'Union européenne était capable de surmonter la crise. Mais il a aussi promis la solidarité des États-Unis face à un dossier "difficile" en soulignant l'importance d'éviter de voir ce problème "faire peser (un) risque sur la reprise économique mondiale".
Arrivée le 6 juin au soir dans la capitale américaine, Angela Merkel doit repartir dès le 7 juin au soir. Elle est accompagnée de cinq ministres, dont le vice-chancelier et ministre de l'Économie, Philipp Rosler, et le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle.
AFP/VNA/CVN