>>Après la COP23, une année 2018 "chargée" pour les négociateurs climat
>>À la COP23, une allocution américaine attendue
Dieter Zetsche, le 15 janvier à Détroit. |
"Je ne peux pas dire que je garantis que nous serons conformes en 2021", a déclaré M. Zetsche, en réponse à un journaliste qui lui demandait si Daimler allait pouvoir respecter la réglementation européenne.
"C'est un énorme défi pour tout le monde. C'est notre intention" de respecter les normes de CO2, "mais nous ne pouvons pas le garantir", a-t-il expliqué un peu plus tard à l'AFP.
Une réglementation adoptée en 2014 impose aux constructeurs automobiles commercialisant des véhicules dans l'Union européenne d'atteindre dans leurs gammes, avec quelques ajustements selon les situations, un niveau de 95 grammes de CO2 émis par kilomètre d'ici début 2021, contre 130 grammes en 2015.
Si les constructeurs n'y parviennent pas, ils devront s'acquitter de 95 euros par voiture et gramme de CO2 excédentaire. Ceci pourrait donner lieu à des amendes se chiffrant en dizaines ou en centaines de millions d'euros.
Les constructeurs allemands, dont les grosses cylindrées émettent davantage de CO2 que les petits modèles, sont particulièrement en difficulté pour atteindre les objectifs, selon des experts.
Ils misaient jusqu'ici sur le diesel pour réduire les émissions de leurs voitures. Mais la chute des ventes, accélérée par le scandale des moteurs truqués de Volkswagen, leur complique singulièrement la tâche.
Pour réduire leurs émissions, tous les constructeurs tentent de développer à la hâte une gamme de véhicules électriques, sans certitude sur la demande réelle des consommateurs pour ces motorisations.
"C'est la difficulté de ce genre de législations. Cela oblige les fournisseurs et les constructeurs à faire quelque chose mais cela n'oblige pas les clients à quoi que ce soit. Finalement, c'est le client qui décidera comment le marché se développera", a déclaré M.Zetsche.
Interrogé sur le même sujet, Sergio Marchionne, le PDG de Fiat Chrysler (FCA), a assuré lors d'une conférence de presse que dépasser les normes autorisées n'était pas une option pour son groupe. Evoquant le montant des amendes prévues, il a déclaré : "on a regardé cela, ce n'est pas joli". "Ceci étant dit, nous n'avons aucune intention de retirer des véhicules du marché, car nous pensons que nous pouvons respecter les normes", a ajouté le patron du groupe américano-italien.
Interrogé à Detroit par l'AFP, le directeur financier du groupe BMW a assuré que son groupe était "dans une très bonne position" pour respecter les normes durcies en 2021. Il a notamment souligné que le constructeur de Munich disposait déjà d'une large gamme de véhicules équipés de moteurs électriques. BMW, qui s'est lancé très tôt sur ce marché, a vendu l'an dernier plus de 100.000 véhicules électrifiés dans le monde, dont un tiers de 100% électriques et deux tiers d'hybrides rechargeables.
AFP/VNA/CVN