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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'UE à Bruxelles, le 17 octobre. |
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Sa visite, la quatrième dans la région, est "un signal fort" que l'élargissement est de nouveau sur la table, explique Heather Grabbe, chercheuse et membre du groupe de réflexion Bruegel.
"Qu'elle y aille si tôt dans son second mandat, et qu'elle y aille régulièrement, est un geste politique important en ce qu'il montre son intérêt et son engagement", ajoute la chercheuse.
Son prédécesseur, Jose Manuel Barroso, ne s'était rendu qu'une fois dans les Balkans au cours de son premier mandat. Et avant lui, Jean-Claude Juncker avait affirmé dès son élection qu'il n'y aurait pas d'élargissement sous sa présidence, souligne Mme Grabbe.
Pour les pays des Balkans candidats à rejoindre l'UE - l'Albanie, la Bosnie-Herzegovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie, cette visite sera aussi l'occasion de montrer qu'ils ont pris la mesure des réformes à engager pour espérer rejoindre l'Union européenne.
L'élargissement à ce bloc d'un peu moins de 18 millions d'habitants entouré de pays membres est un débat vieux de 20 ans. Des années qui ont vu s'éroder le soutien populaire à rejoindre l'UE dans certains pays, ou la volonté politique de mettre en place les réformes attendues dans d'autres.
"J'imagine que sa tournée aura un ton plutôt optimiste", avance Jelica Minic, vice présidentes de l'ONG "European movement in Serbia". "D'autant qu'un nouveau mécanisme vient d'être lancé pour rapprocher toute la région de l'Union européenne" ajoute-t-elle en référence au plan de Croissance, lancé en novembre 2023.
Calendrier
L'UE a mis sur la table six milliards d'euros, sous la forme d'un plan de croissance visant à doubler les capacités économiques de la région.
Le plan est articulé autour de quatre piliers : intégration au marché unique, marché commun régional, accélération des réformes fondamentales et augmentation de l'assistance financière.
Mais les paiements seront soumis à des conditions strictes quant à la réalisation des réformes - et notamment sur l'alignement des partenaires sur la politique étrangère et de sécurité commune.
Le président serbe Aleksandar Vucic tient une conférence de presse avec le Premier ministre slovaque et le Premier ministre hongrois lors de leur réunion trilatérale à Komarno, en Slovaquie, le 22 octobre. |
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L'alignement diplomatique demandé aux candidats sera donc probablement au menu des discussions, en particulier en Serbie : Belgrade n'a jamais appliqué de sanctions contre Moscou, et le président serbe Aleksandar Vucic a remercié dimanche M. Poutine, lors d'un appel téléphonique, d'avoir assuré que la Russie fournirait des quantités suffisantes de gaz à la Serbie cet hiver.
"Ce qu'elle va dire, ce qu'elle va faire en Serbie, sera observé", avance Luka Macek, à la tête du Centre Grande Europe de l'Institut Jacques Delors, "parce elle a pu être critiquée - comme d'autres responsables européens d'ailleurs, pour ne pas avoir dit suffisamment clairement à M. Vucic quelles étaient les limites, ce que l'UE pouvait ou non accepter en termes de politiques illibérales".
M. Vucic qui a fait de ses constants revirements entre l'Est et l'Ouest la clef de voûte de sa politique étrangère a cependant décliné lundi 21 octobre l'invitation de M. Poutine à assister au sommet des Brics cette semaine arguant des visites importantes attendues en Serbie.
Autre question brûlante qui pourrait être abordée, celle du calendrier, alors que certains pays sont candidats depuis 20 ans et se lassent d'attendre.
"Je ne pense pas qu'une adhésion totale soit possible avant la fin du mandat de la Commission" en 2030, assure M. Macek.
"Je pense qu'il est possible que pour certains pays comme le Monténégro, et peut-être d'autres, de s'assurer qu'à la fin du mandat de la Commission, les négociations soient clôturées".
AFP/VNA/CVN