Les recherches se sont encore intensifiées le 3 juin avec la mobilisation de 12 avions brésiliens, français et américains, ainsi que de plusieurs navires, pour repérer les débris de l'appareil qui s'est abîmé avec 228 personnes à bord à environ 1.000 km de la côte brésilienne.
Il s'agit de la pire catastrophe dans l'aviation civile depuis l'accident d'un Airbus d'American Airlines à New York en 2001 (265 morts).
Un avion radar brésilien R-99 a poursuivi dans la nuit les recherches. Plusieurs débris, dont une pièce "apparemment métallique" de 7 m de diamètre, ont déjà été repérés par les avions brésiliens. Les recherches se concentrent sur un rayon de 200 km à partir de la dernière localisation de l'Airbus.
La base opérationnelle avancée pour les recherches a été installée sur l'archipel de Fernando de Noronha, situé à 360 km de la côte brésilienne et à 650 km de la zone du crash de l'Airbus.
Le minuscule aéroport de Noronha a été le théâtre d'un défilé incessant de journalistes venus du monde entier mais en particulier d'Allemagne, du Brésil et de France, les pays dont sont originaires la majorité des victimes de la tragédie, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cinq navires de la Marine brésilienne se dirigeaient vers les lieux. Le premier, un patrouil-leur, est arrivé le 3 juin, alors que 3 navires marchands, l'un français et les 2 autres néerlandais, étaient déjà dans la zone.
La France a aussi décidé de dépêcher sur place son navire de recherche et d'exploration sous-marine Pourquoi pas, équipé de 2 robots sous-marins, afin de tenter de repérer l'épave et les "boîtes noires" (enregistreurs).
Les experts français du Bureau d'enquêtes et analyses (BEA), chargé de l'enquête, ont toutefois fait état de leur scepticisme sur la possibilité de retrouver les "boîtes noires". "On ne peut pas exclure que l'on ne retrouve pas les enregistreurs", a déclaré le directeur du BEA, Paul Louis Arslanian, les boites noires pouvant reposer à quelque 4.000 m de profondeur.
Alors que la disparition brutale de l'Airbus est toujours inexpliquée, le ministre de la Défense brésilien Nelson Jobim a pratiquement exclu l'hypothèse d'un attentat, estimant qu'une explosion de l'avion était "improbable" en raison de la présence de carburant à la surface de l'océan.
Cependant, le pilote d'un avion espagnol d'Air Comet qui volait entre Lima et Madrid, a vu un "intense éclat de lumière blanche" vers la zone supposée du crash du vol Rio-Paris d'Air France et à l'heure de la disparition de l'airbus, a indiqué le directeur général d'Air Comet. Ce commandant de bord écrit dans un rapport, cité par le dirigeant de la compagnie : "soudain, nous avons observé au loin un éclat fort et intense de lumière blanche, qui a suivi une trajectoire descendante et verticale, et qui a disparu en 6 secondes".
Interrogé sur la possibilité d'un attentat, le ministre de la Défense a déclaré qu'"il n'y a aucun signe" pouvant le laisser penser.
M. Jobim a par ailleurs souligné qu'"aucun corps n'a été trouvé et on n'a vu aucun indice de survivants".
AFP/VNA/CVN