«Le but de ce voyage, c'est de saisir toute chance de relancer le processus de paix", a expliqué avant son départ M. Juppé qui rencontrait le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Rome avant d'inaugurer sa première visite en Israël et dans les Territoires palestiniens.
"La chance est faible mais elle existe", a-t-il dit à la radio France Culture en se réjouissant du récent discours de Barack Obama -qui a pour la première fois évoqué comme paramètre des négociations les "lignes de 1967" avec des ajustements- ainsi que de la réconciliation interpalestinienne entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas.
"C'est vrai que la réussite est très problématique mais nous avons un message à délivrer : ce message c'est qu'il faut que ça bouge. On ne peut pas rester immobile", a plaidé M. Juppé, pour qui "le statu quo n'est pas possible".
Côté israélien, on reconnaît le "rôle important" de la France dans le processus de paix en notant que le voyage de M. Juppé est "la première visite diplomatique de haut rang" depuis l'intervention du président américain, a déclaré le 1er juin le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu à des journalistes francophones.
Mais "le processus de paix est confronté à de très sérieux problèmes", a ajouté Mark Regev, en accusant les Palestiniens d'en porter la responsabilité. M. Netanyahu a déjà exclu la référence aux lignes "indéfendables" de juin 1967 -qui couvrent la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza- comme base des négociations pour discuter des frontières d'un futur État palestinien.
Il n'a rien lâché sur le statut de la Ville sainte, qui à ses yeux doit rester "la capitale indivisible" d'Israël, tandis que les Palestiniens veulent faire de la partie orientale annexée il y a 44 ans la capitale de leur État.
Pour revenir à la table des négociations, les Palestiniens continuent d'exiger un arrêt de la colonisation et veulent des paramètres clairs comme base des discussions, en particulier les lignes de 1967.
Faute de progrès, le président Mahmoud Abbas est déterminé à demander à l'ONU l'adhésion de l'État de Palestine, une option qui divise la communauté internationale.
La visite au Proche-Orient de M. Juppé, porteur d'une invitation à une conférence de paix fin juin à Paris, "est une mission exploratoire" sur "les possibilités de trouver un chemin", explique un responsable français sous couvert de l'anonymat. "Voir s'il est possible d'organiser une conférence de paix. On n'a pas de recette, Alain Juppé va dans la région pour voir des interlocuteurs, sans arrogance", souligne-t-il.
AFP/VNA/CVN