Les chars israéliens ont avancé avant l'aube à Tal al-Hawa, cheikh Ajline et Zeitoun, des quartiers périphériques de Gaza-Ville, où des combats les ont opposés à des activistes palestiniens tirant des obus de mortier et des roquettes RPG, selon des témoins.
Les chars ainsi que l'aviation israélienne qui les appuyaient ont bombardé plusieurs cibles lors des incursions, ont-ils ajouté. Au moins 10 Palestiniens ont été tués ces dernières heures dans et autour de Gaza-Ville ainsi que dans des attaques israéliennes dans d'autres secteurs, notamment dans le Nord de la bande de Gaza, selon des sources médicales. "C'est la nuit la plus longue depuis le début de la guerre. Les minutes sont interminables, lourdes", a raconté un correspondant de l'AFP, alors que les blindés étaient stationnés à seulement 400 m de sa maison.
Des dizaines des maisons ont été détruites ou endommagées par des obus de chars dans les 3 quartiers de Gaza-ville où les incursions ont eu lieu, selon les témoins.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir détruit 2 chars israéliens à Zeitoun et tué un nombre indéterminé de militaires dans le village de Khouzaa, près de Khan Younès (Sud). L'armée israélienne a démenti.
Selon le chef des services d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, au moins 930 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne, dont 277 enfants, 97 femmes et 92 personnes âgées et plus de 4.200 autres ont été blessés.
Israël affirme avoir porté un coup sévère au Hamas en tuant plus de 550 de ses combattants et en blessant des milliers d'autres. Mais l'opération n'a pas fait cesser les tirs de roquettes sur le Sud d'Israël, où 3 de ces engins et un obus de mortier se sont abattus hier sans faire de victime, selon l'armée. Dix militaires et 3 civils israéliens ont été tués depuis le début de l'opération le 27 décembre.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a menacé le 12 janvier de frapper d'"une main de fer" aussi longtemps que les tirs de roquettes se poursuivraient de Gaza. Le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a répondu en promettant "la victoire" et en assurant que "Gaza ne tomberait pas". M. Haniyeh a ajouté que le Hamas était également prêt à "examiner d'une manière positive toute initiative susceptible de mettre fin à cette agression et à l'effusion du sang de nos enfants".
M. Haniyeh faisait allusion à un plan égyptien visant à trouver une sortie négociée à la guerre, passant par un cessez-le-feu qui permettrait un accord sur la fin du blocus israélien et la contrebande d'armes vers Gaza.
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
Sur le front diplomatique, le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir hier à New York pour discuter de la situation dans la bande de Gaza, avant le départ aujourd'hui au Proche-Orient du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Ahmed Gebreel, porte-parole de la mission libyenne auprès de l'ONU, a indiqué que le Conseil de sécurité devait se réunir hier à 10h00 (15h00 GMT) pour discuter de la situation à Gaza. "Le secrétaire général (Ban Ki-moon) se rend dans la région et il veut informer le Conseil de ses intentions", a-t-il dit. C'est la première réunion de l'instance depuis l'adoption jeudi dernier de la résolution 1860, appelant à l'instauration "d'un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes" de la bande de Gaza.
Cette résolution n'a pas été respectée par les belligérants. M. Ban, qui a exigé lundi qu'Israël et le Hamas cessent immédiatement les combats à Gaza, entame mercredi au Caire une tournée au Proche-Orient, qui le mènera notamment en Égypte, en Israël, en Cisjordanie et en Syrie.
À Prague, la présidence tchèque de l'UE a annoncé qu'elle comptait organiser une conférence de donateurs pour répondre aux besoins humanitaires de la population de Gaza, où la situation demeure tragique.
Un million de personnes vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau et où les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.
AFP/VNA/CVN