Violences à Air France
Valls dénonce des "voyous", appelle les pilotes à négocier

Manuel Valls a promis mardi 6 octobre des "sanctions lourdes" contre les "voyous" responsables des violences contre des dirigeants d'Air France et appelé les pilotes à la "responsabilité" dans la négociation du plan de redressement qui menace plusieurs milliers d'emplois dans les prochaines années.

>>Air France : Hollande dénonce des violences "inacceptables"

Le Premier ministre français Manuel Valls (centre) en conférence de presse au côté du DRH adjoint d'Air France, Xavier Broseta (gauche), et du directeur long-courriers Pierre Plissonnier, le 6 octobre à Roissy-en-France.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre a rencontré au siège d'Air France, à Roissy, les deux dirigeants agressés lundi 5 octobre en marge du comité central d'entreprise (CCE). Les images-chocs de Xavier Broseta, DRH de la compagnie, et Pierre Plissonnier, DRH du long-courrier, vêtements déchirés, s'échappant devant des salariés en colère, ont fait le tour du monde.

Des "images qui font mal à notre pays", a déploré Manuel Valls, fustigeant "l'œuvre de voyous". "Il faudra des sanctions lourdes à l'égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes", a-t-il dit.

François Hollande, depuis Le Havre, a condamné des violences "inacceptables" pouvant avoir des "conséquences sur l'image, sur l'attractivité" de la France.

Le chef de l’État a souhaité "un dialogue responsable avec un patronat qui prend les décisions qui sont attendues et des responsables syndicaux qui jouent la carte, la seule possible, celle du compromis et de la négociation".

Mais le chef de l'État et le Premier ministre ont pris la défense des syndicats, après que Nicolas Sarkozy eut dénoncé les "syndicats qui ont pignon sur rue et ont tous appelé à voter pour François Hollande en 2012". "C'est la chienlit", a aussi lancé M. Sarkozy.

C'est un "mot dangereux", a répliqué le Premier ministre reprochant à l'ex-président sa "remise en cause permanente des corps intermédiaires".

De son côté, François Hollande a assuré qu'il ne s'en prendrait "jamais aux (corps) intermédiaires". Des "actes inqualifiables" ont été commis mais cela ne devrait pas "discréditer les syndicalistes, mais discréditer les auteurs, ce qui est très différent", a-t-il estimé.

Côté justice, plusieurs plaintes ont été déposées, par la compagnie et cinq cadres, selon la direction. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête.

En outre, "une procédure disciplinaire est en cours", a précisé le Pdg du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac, sans préciser si les auteurs des violences avaient été identifiés.

Une fois passée l'émotion, Air France va devoir sortir de la crise. Et malgré l'appel lancé par l'intersyndicale en faveur d'un "engagement fort", le gouvernement n'a pas l'intention de jouer les médiateurs.

AFP/VNA/CVN

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