>>Air France : les pilotes souhaitent la poursuite des négociations avec la direction
"Air France regrette l'échec des négociations autour de Perform 2020 avec les syndicats représentatifs de ses pilotes", a indiqué Air France dans un texte envoyé à l'issue d'une journée de négociations qui devait théoriquement être la dernière.
Des avions de la compagnie Air France à l'aéroport Charles de Gaulle. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les nombreuses heures de discussion et de négociation (...) n'ont pas pu aboutir, dans des délais raisonnables, à un accord permettant d'assurer la croissance et la compétitivité de la compagnie", ajoute le texte.
En cas d'échec, la compagnie avait menacé dans un plan B de réduire sa flotte long courrier de 10% et de procéder à des nombreux licenciements y compris contraints. Elle n'a donné aucune indication mercredi soir 30 septembre sur ses intentions.
Cependant pour les pilotes, les négociations vont se poursuivre. "Nous avons convenu de nous revoir après le Comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre", a expliqué Véronique Damon, porte-parole du SNPL (majoritaire).
"Clairement pour nous ce n'est pas fini", a-t-elle ajouté tout en reconnaissant "malheureusement" n'avoir "pas encore trouvé le point milieu avec la direction". Le Spaf, deuxième syndicat représentatif, a confirmé un échec des négociations, mais pas définitif car lui aussi évoque un nouveau "rendez-vous après le CCE".
La date butoir pour parvenir à un accord sur le plan "Perform 2020" avait été fixée par la compagnie au 30 septembre.
La direction n'a pas souhaité commenter les informations sur une poursuite des négociations mais a rappelé, "que le calendrier des négociations était connu depuis de nombreux mois et extrêmement clair".
Elle a souligné par ailleurs que le Conseil d'Administration d'Air France-KLM se tiendra le 1er octobre et le Conseil d'Administration d'Air France le 2 octobre.
Le plan "Perform" prévoit d'augmenter d'une centaine d'heures le temps de vol annuel des personnels navigants à rémunération constante. Le gain de productivité espéré serait de 17%.
La compagnie espère ainsi réduire l'écart accumulé selon elle vis-à-vis de ses concurrents européens, Lufthansa et British Airways-Iberia (IAG) principalement.
Selon Mme Damon, la séance du 30 septembre a été l'occasion d'un "travail assez technique de chiffrage" des propositions de la direction et du contre-projet présenté par le SNPL.
La direction "n'a pas tellement bougé" et même "proposé un catalogue de mesures" que la déléguée qualifie de "repoussoir", comme la généralisation des escales de 24 heures à tous les vols longs courriers. Sur les 17% de gains de productivité demandés, qui selon le SNPL correspondent à "deux mois de travail gratuit", la direction a été inflexible, selon les deux syndicats. Cette demande reste socialement "inacceptable", soulignaient-ils le 30 septembre.
"Nous avons essayé de faire des propositions simples qui pourraient permettre à la compagnie de faire plusieurs dizaines de millions d'économies immédiatement", assure Mme Damon, des mesures "correspondant peu ou prou aux efforts consentis par les pilotes de KLM".
"Notre objectif reste d'arriver à construire avec la direction un plan de croissance", assure-t-elle en répétant que "le chantage à l'attrition (le plan B en cas d'échec, NDLR) est déraisonnable du point de vue industriel".
Pour sa part la direction a affirmé avoir "appelé constamment au dialogue avec les organisations syndicales" ces derniers mois.
Inquiets des menaces pesant sur l'emploi, trois syndicats (CGT-FO-UNSA), fortement implantés parmi les personnels au sol, ont appelé à la grève le 28 septembre, jour du CCE.