Douze pays du Pacifique scellent un accord de libre-échange

Douze pays du Pacifique ont scellé le 5 octobre un accord commercial trans-pacifique donnant naissance à la plus vaste zone de libre-échange au monde et apportant au président américain Barack Obama une victoire politique.

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Après cinq ans de négociations conclues par une session marathon de cinq jours, les négociateurs ont annoncé s'être mis d'accord sur le "Trans Pacific Partnership" (TPP).

"Après cinq ans de négociations intensives, nous sommes arrivés à un accord qui va créer des emplois, mener à une croissance durable, promouvoir un développement équitable et développer l'innovation dans la région Asie-Pacifique", a affirmé le négociateur américain Michael Froman.

Les négociateurs de 12 pays du Pacifique lors d'une conférence de presse après avoir scellé un accord de libre-échange, le 5 octobre à Atlanta (États-Unis).
Photo : AFP/VNA/CVN

Les pays signataires (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, États-Unis et Vietnam) représentent 40% de l'économie mondiale.

M. Obama a salué le 5 octobre la conclusion de l'accord en jugeant qu'il reflétait "les valeurs américaines".

"Nous pouvons aider nos entreprises à vendre plus de produits et de services à travers le monde", a souligné le président américain dans un communiqué. Il a fait de ce dossier l'une des priorités de son second mandat.

"Quand près de 95% de nos clients potentiels vivent en dehors de nos frontières, nous ne pouvons laisser des pays comme la Chine écrire les règles de l'économie mondiale", a déclaré M. Obama dans un communiqué.

"Nous devons écrire ces règles, ouvrir de nouveaux marchés aux produits américains tout en fixant des normes élevées pour protéger nos travailleurs et préserver notre environnement", a-t-il ajouté.

"Véritable changement"

L'accord prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les États-Unis et le Japon, que cela soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf.

Le Japon a fait d'importantes concessions pour abaisser ses tarifs sur les importations de produits alimentaires, depuis longtemps un point de contentieux avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

Les États-Unis de leur côté ont accepté d'abaisser leurs tarifs sur les pièces détachées automobiles venant de pays non signataires du TPP comme la Chine et la Thaïlande même si cela porte atteinte à certaines dispositions du traité américain de libre-échange (ALENA) signé en 1994 avec le Canada et le Mexique.

L'accord établit également des mécanismes pour examiner les contentieux entre les investisseurs étrangers et les gouvernements et pour empêcher ceux-ci de favoriser leurs entreprises publiques lors de la signature de contrats. Il demande aussi à des pays comme le Vietnam, le Mexique et la Malaisie d'améliorer les normes de protection des travailleurs.

Il s'étend à des secteurs comme l'échange de données et la propriété intellectuelle qui n'étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux.

Le ministre canadien du Commerce, Ed Fast, a souligné que l'accord apportait un "véritable changement". "L'ampleur et l'importance de ces règles pour le XXIe siècle ne peuvent pas être assez soulignées", a-t-il ajouté.

Initialement prévues pour se terminer jeudi dernier, les négociations se sont prolongées alors que le Canada et le Japon résistaient à s'ouvrir aux importations de produits laitiers australiens et néo-zélandais et que l'Australie, le Pérou et le Chili s'opposaient à la volonté américaine d'augmenter la durée de protection des brevets pour certains médicaments biologiques.

Ratification ardue

L'accord doit encore être signé et ratifié par les douze pays et cela pourrait s'avérer difficile pour certains d'entre eux.

Nombre de détails de l'accord sont restés secrets pendant la durée des négociations, suscitant des critiques sur les faveurs accordées aux entreprises multinationales face aux intérêts des consommateurs.

Une fois rendus publics, les détails pourraient susciter un mouvement de protestation, surtout au Canada où doivent se tenir des élections législatives dans moins de deux semaines, et aux États-Unis où les présidentielles ont lieu dans un peu plus d'un an.

Des parlementaires américains ont déjà prévenu qu'ils ne ratifieraient par un accord qui ne tiendrait pas suffisamment compte des intérêts américains.

AFP/VNA/CVN

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