>>Bourses asiatiques en hausse, soulagées après le statu quo de la Fed
La Bourse de Tokyo a donné le ton en plongeant de plus de 3% : en début d'après-midi, le Nikkei, qui a perdu 18% ces sept dernières semaines, abandonnait 3,50%, et le Topix 3,78%. Idem à Hong Kong, où l'indice composite Hang Seng lâchait 3,51% au même moment, tandis que la Bourse de Shanghai évoluait en repli de près de 2%.
Wall Street avait bouclé un peu plus tôt sa première séance de la semaine sur un recul conséquent, le Dow Jones lâchant 1,92% et le Nasdaq 3,04%, dans la foulée de ses homologues du Vieux Continent.
Tableau des changes le 28 septembre à Tokyo |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au cœur des inquiétudes, la Chine encore et toujours : un indicateur défavorable sur l'industrie de la deuxième économie mondiale a réveillé les craintes des investisseurs, temporairement éclipsées par les déboires de l'allemand Volkswagen.
Dans ce contexte, les matières premières trébuchaient lourdement en ce début de semaine, les cours du pétrole ayant cédé plus d'un dollar le baril à New York le 28 septembre. Symbole de cette débâcle, le groupe suisse Glencore chutait de quasiment 30% à Hong Kong, après avoir dévissé d'autant le 28 septembre à Londres où il était tombé à son plus bas niveau historique.
"Le ralentissement en Chine s'étend aux autres économies asiatiques, au Brésil et à l'Australie, et la faiblesse des pays émergents pourrait se répercuter sur l'ensemble de l'économie mondiale", a commenté pour l'agence Bloomberg Toshihiko Matsuno, analyste chez SMBC Friend Securities.
Quand la Fed tranchera
"Nous ne savons pas encore quand les craintes des marchés se dissiperont et, en attendant, les investisseurs se tournent vers les actifs sûrs", délaissant les actions et privilégiant certaines devises à valeur de refuge comme le yen.
Le dollar fléchissait ainsi par rapport à la veille face à la devise nippone : il oscillait autour de 119,60 yens à la mi-journée à Tokyo (04h00 GMT), contre 119,93 yens quelques heures auparavant. L'euro s'affaiblissait aussi, à 134,63 yens, contre 134,83 yens précédemment.
Sur le front des valeurs, les turbulences sur les marchés de matières premières entraînaient vers le bas les géants miniers anglo-australien BHP Billiton et Rio Tinto, en baisse de quelque 6% pour le premier, et de 5% pour le second.
À Tokyo, les maisons de commerce étaient directement affectées - Mitsubishi Corporation décrochait de 5% et Mitsui & Co de 9% -, tout comme la firme pétrolière JX Holdings (-4%). Même tendance négative pour les titres exposés à la Chine, comme le fabricant de robots industriels Fanuc (-3,34%) ou encore le constructeur automobile Nissan (-4,18%).
La fébrilité des marchés était accrue par la perspective de la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux États-Unis vendredi 25 septembre, un indicateur majeur pour jauger la santé de la première économie mondiale et nourrir les réflexions de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les marchés avaient très mal accueilli mi-septembre la décision la Fed de ne pas relever ses taux, presque nuls depuis 2008. Si cette politique accommodante apporte un précieux soutien à l'économie, les investisseurs semblent désormais las de ce suspense qui dure depuis des mois.
Il reste à la Fed deux occasions cette année pour passer à l'acte et mettre fin à cette incertitude : au cours des réunions des 27 et 28 octobre ou des 15 et 16 décembre. D'ici là, les Bourses mondiales doivent se préparer à d'autres séances volatiles, préviennent les courtiers.