L'une des "priorités" du gouvernement italien sera de porter "attention aux rapports entre la zone euro et les autres pays de l'Union européenne", a souligné le président du Conseil italien, Mario Monti, déclarant "craindre les fossés" au sein de l'UE.
M. Monti a indiqué qu'il comptait avoir un "rôle dans le débat" sur la révision du traité européen. Il a ajouté qu'il ne voyait pas le couple franco-allemand comme "exclusif", soulignant l'importance de la "méthode communautaire".
Pour la Pologne également, le renforcement de la convergence économique au sein de la zone euro ne doit pas se faire au détriment de la cohésion de l'Union à 27.
"Le renforcement de la gouvernance économique de la zone euro devrait mener à une Union renforcée", écrit la présidence polonaise de l'UE dans un communiqué présenté comme une contribution pour "alimenter la réflexion". Ce renforcement "ne devrait pas créer de structures qui excluent et risquent d'approfondir les divisions potentielles, mais devrait au contraire rassembler et être basé sur la volonté de coopérer et de respecter les règles existantes", poursuit le texte.
La Pologne, qui préside l'UE jusqu'au 31 décembre, n'est pas membre de la zone euro mais aspire à la rejoindre. La chancelière allemande et le président français se sont accordés lundi à Paris sur un "nouveau traité" européen qui appellerait à des "sanctions automatiques" envers les États membres de l'Union européenne qui laisseraient filer leurs déficits.
Le "nouveau traité" serait conclu si possible à 27, soit l'ensemble des États membres de l'UE, sinon à 17, les membres de la zone euro, auxquels pourraient se joindre d'autres États volontaires.
La Pologne et le Royaume-Uni mènent depuis plusieurs mois la fronde des pays de l'UE non membres de la zone euro et se plaignent d'être marginalisés dans la prise de décision au niveau européen, en raison de la polarisation des débats sur les moyens de résoudre la crise de la dette.
Après l'annonce du projet franco-allemand, le Premier ministre David Cameron a estimé improbable la tenue en Grande-Bretagne d'un référendum sur un possible nouveau traité européen, rejetant les appels en ce sens de l'aile droite eurosceptique de son Parti conservateur.
Le Danemark a accueilli favorablement la proposition franco-allemande.
"Nous n'avons pas peur des modifications des traités. Nous en discutons volontiers et il peut aussi y avoir des avantages à assurer la discipline dans les pays européens. Également pour le Danemark", a commenté la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, en déplacement en Grèce.
L'Autriche est d'accord sur le principe d'une réforme des traités. "Sur le court terme je ne pense pas qu'une modification des traités sera d'une grande aide", a déclaré à Bruxelles le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères Michael Spindelegger, "mais sur le long terme, je suis pour toute discussion sur la réforme des traités, car nous voulons aussi au final que l'UE soit plus rapide et plus efficace".
La Suède, elle, préfèrerait que la crise de la zone euro soit résolue sans nouveau traité. "Nous pensons que beaucoup peut être fait pour résoudre les problèmes européens dans le cadre des traités existants", a déclaré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt. M. Reinfeldt a souligné la nécessité pour les pays en difficulté d'effectuer des réformes. "Il est impossible d'entrevoir une solution sans des réformes dures faites par les pays eux-mêmes", a-t-il dit. Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb, a estimé que la proposition Merkel-Sarkozy était "un pas dans la bonne direction".
En revanche, pour le chef de file des libéraux européens, l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel "n'ont rien de neuf à proposer" et leur accord se limite à des mesures "symboliques".
AFP/VNA/CVN