Afghanistan : Karzaï demande une aide internationale jusqu'en 2024

Le président Hamid Karzaï a appelé la communauté internationale à maintenir son engagement en Afghanistan jusqu'en 2024, devant une centaine de délégations du monde entier réunies à Bonn le 5 décembre pour renouveler leur soutien à ce pays.

"Nous allons avoir besoin de votre soutien au moins pour une nouvelle décennie (entre 2014 et 2024)", a lancé M. Karzaï, lors de son discours d'ouverture, inquiet de l'avenir du pays après le départ des troupes de l'OTAN fin 2014.

La secrétaire d'État américaine Hilary Clinton a apporté une bonne nouvelle à Bonn en annonçant peu après son arrivée à la conférence que les États-Unis allaient débloquer plusieurs centaines de millions de dollars d'aides au déve- loppement en faveur de l'Afghanistan.

"L'engagement international pour l'Afghanistan va continuer après le retrait des troupes de combat", a promis de son côté le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. "Nous ne vous abandonnons pas. L'Afghanistan et ses habitants ont besoin d'un engagement fiable pour un soutien de long terme pour la prochaine décennie après 2014", a-t-il lancé.

"L'engagement international pour l'Afghanistan va continuer (...) mais il va être différent", a précisé M. Westerwelle. "Il va se concentrer sur la reconstruction et le développement", a-t-il ajouté, insistant sur un engagement mutuel et réciproque de la part des Afghans et de la communauté internationale.

À l'avenir, il faut particulièrement lutter contre la corruption, le trafic d'opium et défendre les droits des femmes, a insisté le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Alors que les talibans sont absents de cette conférence, Hamid Karzaï a fait un pas en leur direction. "Le processus politique continuera à être ouvert aux talibans", a-t-il dit.

Les Occidentaux, Allemands et Britanniques en tête, avaient un temps espéré intégrer quelques représentants des talibans à la délégation afghane en Allemagne pour que cette dernière soit la plus large et représentative possible, selon des diplomates.

Mais les "contacts" entamés depuis le début de l'année ont tourné court et l'assassinat mi-septembre, par un prétendu émissaire taliban, du négociateur en chef du gouvernement afghan, l'ex-président Burhanuddin Rabbani, a achevé de ruiner le processus.

"La réconciliation politique peut seulement avoir lieu si elle est soutenue par ses voisins", a insisté le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Un appel du pied au Pakistan qui a décidé de boycotter cette réunion en représailles à un bombardement de la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) de son côté de la frontière, qui a tué 24 soldats pakistanais. Le Pakistan est considéré comme incontournable dans tout éventuel processus de paix en raison de ses liens historiques et actuels avec les talibans.

AFP/VNA/CVN

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