Accord entre Serbie et Kosovo sur les points de passage

La Serbie et le Kosovo ont conclu à Bruxelles un accord sur la gestion commune de leurs points de passage, une avancée importante et de dernière minute avant la décision des Européens d'octroyer ou pas à Belgrade le statut de candidat à l'UE.

Après des semaines d'âpres négociations, rendues encore plus sensibles par la tension qui règne depuis l'été dans le Nord du Kosovo, Belgrade et Pristina se sont mis d'accord pour une "gestion intégrée" des "points de passage" entre la Serbie et le Kosovo.

Des policiers et douaniers serbes, ainsi que des douaniers et policiers kosovars, gèreront ces passages ensemble, sous la supervision de la Mission européenne au Kosovo (Eulex), a annoncé l'Union européenne, qui sert de médiatrice entre les deux parties.

Les douaniers et policiers kosovars auront le statut de "témoins douaniers", a précisé le chef des négociateurs serbes, Borko Stefanovic, à l'agence Beta, désignant par là apparemment une sorte de statut d'observateurs.

Il a assuré aussi qu'il n'y aurait pas de symbole étatique kosovar à ces passages.

M. Stefanovic a expliqué à la chaîne de télévision B92 qu'il n'y aurait à chaque passage qu'un seul point de "gestion intégrée", permettant d'éluder la question de la représentation qu'elle soit serbe ou kosovare.

Le compromis trouvé à Bruxelles prévoit que les deux parties "vont mettre en place progressivement des postes de contrôle communs, intégrés et uniques sur tous les points de passage", a indiqué l'UE. Ce dispositif sera "mis en œuvre dès que possible", a-t-on précisé de même source.

Cette percée dans les discussions intervient alors que les dernières semaines ont été marquées par de très vives tensions dans le Nord du Kosovo entre les Serbes locaux et la Force de l'OTAN au Kosovo.

Des affrontements ont fait le 28 novembre une trentaine de blessés parmi les soldats de l'Alliance, qui tentaient de démanteler des barricades serbes.

Ces violences ont suscité des réactions irritées, notamment de l'Allemagne et de l'Autriche, dont des soldats ont été blessés, parfois grièvement, lors des heurts. Pour ces pays, la Serbie avait les moyens d'influer sur les Serbes du Nord du Kosovo pour éviter ces débordements.

La chancelière allemande Angela Merkel a même déclaré vendredi que Belgrade n'était pas prêt pour l'obtention du statut de candidat à l'UE.

Elle s'exprimait quelques heures avant l'accord conclu entre Serbes et Kosovars dans la nuit de vendredi à samedi.

S'exprimant samedi depuis Berlin, le président serbe, Boris Tadic, cité par l'agence Beta, a pressé les Serbes du Kosovo d'accepter conclu à Bruxelles. "Je demande, j'exige d'eux qu'ils acceptent cet accord", a-t-il dit.

Reste à savoir si cette percée va convaincre la chancelière allemande de donner finalement son feu vert au statut de candidat pour Belgrade, l'objectif diplomatique fondamental de la Serbie depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuelle coalition pro-gouvernementale, en 2008.

Un tel statut nécessite l'unanimité des Vingt-Sept États de l'UE, dont les ministres des Affaires européennes se réuniront aujourd'hui pour préparer le Sommet des chefs d'État et de gouvernement, le 9 décembre, qui prendront la décision finale.

AFP/VNA/CVN

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