Dans le cadre de ce programme de privatisations, le gouvernement prévoit de céder une série d'actifs non-financiers, dont des infrastructures de transport, qui devraient rapporter de l'ordre de 3 milliards de livres selon Downing Street, soit environ 3,2 milliards d'euros.
Il s'agira notamment d'High Speed One (la seule ligne ferroviaire à grande vitesse du Royaume-Uni, qui relie le Tunnel sous la Manche à Londres), de la participation britannique dans le consortium nucléaire européen URENCO (33%), de la maison de paris Tote, et d'une société spécialisée dans les prêts aux étudiants, a précisé le Premier ministre dans un discours devant des économistes à Londres.
Le reste du programme proviendra de la vente de biens immobiliers et d'autres actifs détenus par des collectivités locales, a ajouté Gordon Brown.
Le ministre des Finances, Alistair Darling, a assuré de son côté que le gouvernement ne procéderait à aucune vente-éclair, alors que l'opposition craint qu'il ne soit tenté de s'en séparer au plus vite. Il a promis sur la radio régionale BBC Radio Scotland que toute cession n'interviendrait que "lorsque nous penserons que les conditions sont bonnes". "Nous n'allons pas nous précipiter pour vendre quelque chose, si nous estimons que nous pourrions en tirer en meilleur prix en patientant", a-t-il expliqué.
Ces ventes devraient permettre de réduire un peu le déficit public du Royaume-Uni, tout en évitant d'avoir à tailler trop sévèrement dans les dépenses publiques, alors que le pays n'est pas encore sorti officiellement de la récession.
Le déficit, qui a été gonflé par les plans de sauvetage bancaires et les mesures de relance sans précédent adoptées face à la crise, devrait atteindre 175 milliards de livres (près de 190 milliards d'euros) cette année, soit 12,4% du Produit intérieur brut (PIB), selon les projections du gouvernement.
Ces annonces interviennent alors que le redressement des finances publiques s'annonce comme un thème majeur des prochaines élections législatives, qui se dérouleront au plus tard en juin prochain, et pour lesquelles les travaillistes, au pouvoir depuis 1997, sont donnés perdants.
Le gouvernement travailliste s'est engagé le mois dernier à réduire le déficit public de moitié sur les 4 ans qui suivront la fin de la récession, y compris en réduisant les dépenses publiques.
Les Conservateurs, en tête des sondages depuis des mois, n'ont quant à eux de cesse de critiquer l'envolée de la dette publique et ont commencé à détailler leurs plans pour résorber le déficit. Mais les travaillistes les accusent de préparer des coupes claires dans les dépenses, qui saperaient la reprise économique.
Gordon Brown a d'ailleurs repris cet argument dans son discours. "On doit redresser les finances publiques de façon à soutenir la croissance, et non à la détruire", et "si on n'y arrive pas, nous risquons une décennie d'austérité", a-t-il lancé.
AFP/VNA/CVN