De précédentes études avaient déjà mis en lumière le fait que la consommation de café diminuait aussi le risque de tumeur cancéreuse de la prostate ou du col de l'utérus.
Selon les derniers travaux publiés le 24 octobre aux États-Unis, les femmes buvant plus de trois tasses de café par jour voient le danger de développer un basaliome (épithélioma basacellulaire) réduit de 20% comparativement à celles en consommant peu ou pas du tout.
Pour les hommes -qui paraissent moins bénéficier de cet effet protecteur sans que les raisons en soient expliquées-, consommer plus de trois tasses de café quotidiennement réduit d'au moins 9% le risque.
Cette étude présentée lors d'une conférence de l'American Association for Cancer Research à Boston (Massachusetts, Nord-Est) montre que plus on consomme de café plus le risque de basaliome diminue.
Les auteurs de cette étude se sont dits eux-mêmes surpris de ces résultats.
Si une relation avait été observée chez des souris entre la caféine sous forme de pommade et la réduction du risque de cancer de la peau, les études épidémiologiques n'avaient pas montré clairement le même lien.
L'étude sur les souris publié en août 2011 et menée par des chercheurs de l'Université de l'État de Washington (Nord-Ouest) montrait que la caféine avait des effets protecteurs au niveau moléculaire en neutralisant une protéine.
Cette protéine joue un rôle clé pour la multiplication des cellules de la peau endommagées par les rayons ultraviolets du soleil. L'étude publiée le 24 octobre "indique que la consommation de café -pas de décaféiné- pourrait être une option importante pour aider à prévenir ce cancer de la peau", qui est souvent soignable et est le plus fréquent, souligne l'un des auteurs de l'étude, Fengju Song.
Avec près d'un million de nouveaux cas de basaliome diagnostiqués chaque année aux États-Unis, des conseils diététiques quotidiens, comme boire du café, même avec des effets protecteurs modestes, pourraient avoir un grand impact sur la santé publique, jugent ces chercheurs.
Selon eux, ces résultats justifient des recherches supplémentaires pour mieux comprendre la relation entre la consommation de café et une moindre fréquence de ce cancer de la peau.
Cette recherche a été faite avec des données provenant de deux grandes études dont une a porté sur 72.921 participants entre 1984 et 2008 et la seconde avec 39.976 personnes suivies de 1986 à 2008.
Ce n'est pas la première fois que des vertus anti-cancéreuses sont prêtées au café. En mai 2011 déjà, une étude de la Harvard School of Public Health révélait que les hommes qui boivent six tasses de café par jour réduisent de 20% leur risque de développer un cancer de la prostate. La baisse atteignait 60% pour la forme la plus mortelle de cette tumeur.
Les réductions du risque étaient alors identiques avec du café caféiné et décaféiné, laissant penser que dans ce cas les vertus de la boisson sont liées à ses propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires. Et en 2008, une autre étude, réalisée au Japon, révélait une baisse de 60% du risque de cancer du col de l'utérus chez les femmes consommant plus de trois cafés par jour comparativement à celles en buvant moins de deux tasses par semaine. L'étude, commandée par le ministère japonais de la santé, portait sur 54.000 femmes de 40 à 69 ans durant 15 ans.
AFP/VNA/CVN