Les producteurs d'OGM enrôlent des "ambassadeurs" en Europe

Les géants de l'agroalimentaire, contrariés par la perception négative des cultures d'OGM en Europe, cherchent à enrôler des personnalités pour peser sur le processus de décision afin d'obtenir des autorisations de culture, révèle un document le 21 octobre.

L'ancien ministre socialiste français Claude Allegre, l'ancien commissaire européen britannique Chris Patten, le chanteur irlandais Bob Geldof, et l'ancien commissaire européen irlandais David Byrne (et non son homonyme chanteur) ont "manifesté leur intérêt" à devenir "ambassadeurs" de la cause des OGM, précise ce document, un mail daté du 5 octobre avec en tête d'EuropaBio, l'association qui représente les intérêts de Monsanto, de BASF et des autres grands groupes du secteur en Europe.

Le mail, une lettre, vante également les possibles adhésions de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et du journaliste écologiste britannique Mark Lynas à cette initiative, dont le but est d' "aider l'Europe à revoir sa position sur les cultures d'OGM".

La chargée de communication de Claude Allègre a indiqué de son côté que l'ancien ministre socialiste n'avait pas "été contacté" par EuropaBio.

"Claude Allègre parle des OGM comme il l'entend, mais ne travaillera pas pour une agence de com", a ajouté Sylvie Samuel.

Le groupe Monsanto est particulièrement intéressé par l'entreprise, car un de ses produits, le Maïs 810, attend le renouvellement de son autorisation de culture depuis plus d'un an.

Or sept pays -la France, l'Allemagne, la Hongrie, la Grèce, le Luxembourg, l'Autriche et la Bulgarie- ont pris des mesures de sauvegarde pour interdire sa culture sur leur territoire.

Tout le processus d'autorisation des mises en culture d'OGM est depuis bloqué. Deux OGM sont cultivés dans l'UE : la pomme de terre OGM Amflora développée par le groupe allemand BASF, en Allemagne et en Suède, et le maïs MON 810 en Espagne, au Portugal, en République Tchèque et en Slovaquie.

Des cultivateurs ont demandé quinze autres autorisations, concernant pour la plupart des maïs génétiquement modifiés.

EuropaBio, n'a pas caché son embarras après la fuite de ce document classifié "confidentiel", mais a insisté sur le caractère parfaitement légal de l'initiative. "Il n'est pas question de rémunération. Les personnes contactées ont par le passé manifesté publiquement leur intérêt pour cette technologie", a souligné un de ses représentants. "Les adversaires des OGM font de même et il est légitime de vouloir mener un débat", a-t-il ajouté.

Un document en annexe à ce mail est toutefois embarrassant pour EuropaBio. Il détaille en effet la méthode de travail proposée aux "ambassadeurs", avec cinq options : "une lettre ouverte au Financial Times dans laquelle les signataires appellent l'Europe à revoir sa position", des "rencontres avec les média arrangées par le secrétariat du programme et des articles placés dans des média", des "rencontres" et des "dîners débat" avec des responsables de l'Union européenne à Bruxelles.

"Pour assurer la légitimité et l'impact de ce programme, EuropaBio ou ses représentants ne prendront jamais part à ces activités", insiste le document.

"Il n'y aura aucune rétribution financière des ambassadeurs, mais EuropaBio fournira au secrétariat du programme des fonds pour couvrir les dépenses nécessaires, notamment les déplacements et les frais d'hôtel", ajoute le document.

Greenpeace a dénoncé "une campagne de relations publiques insultante pour les citoyens européens". "Les organismes génétiquement modifiés ne résoudront pas le problème de la faim dans le monde. C'est un argument qui ne tient pas scientifiquement", a affirmé Marco Contiero, en charge des questions liées à l'agriculture pour Greenpeace UE.

AFP/VNA/CVN

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