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Un policier indonésien régule la circulation après un attentat suicide visant une église, à Makassar, en Indonésie, le 28 mars 2021 |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'extérieur de l'édifice du sud de l'île de Célèbes était jonché de morceaux de corps humains à la suite de cette puissante déflagration qui s'est produite vers 10h30 (03h30 GMT). Au moins 14 personnes ont été blessées, a indiqué la police, sans donner de précision sur leur état de santé.
"Deux personnes circulaient à moto quand l'explosion s'est produite au principal portail de l'église, les assaillants tentaient d'entrer dans le périmètre de l'église", a déclaré le porte-parole de la police nationale Argo Yuwono.
"La moto a été détruite et il y a des morceaux de corps. Nous sommes toujours en train de ramasser les morceaux et d'essayer d'identifier le sexe des assaillants".
Un peu plus tôt, la police de la province de Sulawesi du Sud, dont Makassar est la capitale, avait indiqué qu'un assaillant au moins avait péri. La police nationale n'a pas confirmé cette information.
"Il y a beaucoup de lambeaux de corps humains près de l'église et aussi dans la rue", a déclaré de son côté Mohammad Ramdhan, le maire de cette ville portuaire de 1,5 million d'habitants. Un témoin a de son côté parlé d'une explosion "très forte".
"Les gens rentraient chez eux"
La police a affirmé qu'un agent de sécurité avait tenté d'empêcher la moto d'entrer dans le périmètre de la cathédrale du Sacré-Coeur-de-Jésus, siège de l'archidiocèse de Makassar juste avant la déflagration, qui est intervenue après la fin de la messe.
Un policier indonésien monte la garde après un attentat suicide visant une église, à Makassar, en Indonésie, le 28 mars 2021 |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le dimanche des Rameaux marque l'entrée de Jésus Christ dans Jérusalem, selon la tradition chrétienne, au début de la Semaine Sainte conduisant à Pâques. "Nous avions terminé la messe et les gens rentraient chez eux quand cela s'est produit", a déclaré aux journalistes le prêtre Wilhelmus Tulak.
De nombreux véhicules étaient endommagés près du complexe de la cathédrale, autour duquel la police établissait un cordon de sécurité, selon un photographe de l"AFP sur place.
Les églises ont par le passé été la cible d'extrémistes en Indonésie, qui est le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde. En mai 2018, une famille de six personnes, dont deux filles de 9 et 12 ans et deux fils de 16 et 18 ans, avaient déclenché des bombes contre trois églises de Surabaya, la deuxième ville du pays, tuant plus d'une dizaine de fidèles.
Le même jour une deuxième famille a détonné, apparemment par accident, une bombe dans un appartement et le jour suivant une troisième a commis une attaque suicide contre un poste de police.
Ces attentats, qui avaient fait au total 15 victimes et 13 morts chez les assaillants, dont cinq enfants, avaient été les plus meurtriers en plus d'une décennie dans l'archipel.
Les trois familles radicalisées étaient liée au mouvement radical Jamaah Ansharut Daulah (JAD), qui soutient le groupe État islamique (EI). Et les attaques avaient été revendiquées par l'EI.
La tradition de tolérance de l'Indonésie a été mise à l'épreuve ces dernières années par un développement des courants islamiques conservateurs, voire extrémistes, et les minorités religieuses, chrétiennes mais aussi bouddhistes et hindoues s'inquiètent pour la coexistence religieuse.
Plus de 200 personnes avaient péri en 2002 dans des attentats sur l'île de Bali, qui ont été attribués à l'organisation islamiste indonésienne Jemaah Islamiyah (JI).