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Des auto-tests des laboratoires Roche, photographiés à Utrecht, aux Pays-Bas, le 25 mars. |
Il faut s'assurer que ces tests soient utilisés "dans de bonnes conditions", a argumenté le ministère lors d'un point presse en ligne. Pour cette raison, leur vente en grande distribution "n'est pas à l'ordre du jour". Le 14 mars le directeur général de la santé Jérôme Salomon avait évoqué sur BFMTV une mise à disposition imminente ("cette semaine") "peut-être en supermarchés ou en tout cas en officine".
Ces tests par auto-prélèvement nasal sont plus faciles et moins désagréables que les tests naso-pharyngés profonds, la méthode de référence pour les tests RT-PCR et antigéniques actuels. Selon l'avis publié le 16 mars par la Haute autorité de Santé (HAS), tout autotest positif doit ensuite faire l'objet d'une confirmation par test RT-PCR, notamment pour pouvoir le comptabiliser comme cas positif et pour caractériser un éventuel variant.
Cette confirmation par RT-PCR est essentielle pour "une question de suivi et de contrôle de l'épidémie", a insisté le ministère de la Santé. L'autotest représente "un outil de plus" mais ne doit pas se substituer aux tests existants. "Les personnes symptomatiques et les cas contact doivent continuer à faire des tests antigéniques et PCR", indique-t-on de même source.
Dans un premier temps, ils feront l'objet d'un "déploiement encadré par l'État" pour "voir ce qui marche et ce qui ne marche pas", auprès de "publics qu'on ne teste pas assez aujourd'hui". Il s'agit en particulier des jeunes - de plus de 15 ans, puisque la HAS les a recommandés à partir de cet âge-là -, par exemple dans les universités, ainsi que des "populations éloignées du soin" telles que les personnes précaires ou les habitants de certains territoires d'Outre-mer. La liste exacte de ces publics est encore en cours de définition, précise le ministère.
Les participants seront testés de façon répétée, environ une fois par semaine, afin d'"aller chercher des gens dans des situations où ils ne se seraient pas fait tester sinon" et "récupérer" ainsi des cas positifs "qui seraient passés inaperçus". La généralisation n'aura lieu que dans un deuxième temps, probablement mi- ou fin avril.
Tout le monde pourra alors en acheter en pharmacie, autour de 5 euros comme c'est le cas en Allemagne, mais le remboursement devrait être limité à certains publics (aides à domicile, aidants de personnes fragiles, etc.), a indiqué le ministère, évoquant des discussions en cours avec l'Assurance maladie.
Aucun test antigénique par prélèvement nasal ne bénéficiant encore du marquage CE nécessaire à sa commercialisation dans l'Union européenne, les fabricants intéressés devront déposer une demande de dérogation auprès de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Certains industriels, dont des acteurs français, ont déjà transmis les études de sensibilité et de praticité de leurs tests à l'autorité sanitaire. Mais l'examen de leurs dossiers devra attendre les décrets les autorisant officiellement, attendus "entre la fin de cette semaine et la semaine prochaine".
AFP/VNA/CVN