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L'épave d'une voiture piégée qui a explosé devant la mairie de la municipalité de Corinto, le 27 mars 2021 dans le Sud-Ouest de la Colombie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Quarante-trois personnes ont été touchées et sont soignées dans des hôpitaux, 17 pour étourdissement, 20 pour des blessures mineures et 6 sont sérieusement blessées", a indiqué le ministre de la Défense, Diego Molano, tôt samedi matin.
Parmi les victimes de l'attaque, qui s'est produite vendredi 26 mars, figurent 13 fonctionnaires dont deux femmes enceintes, a précisé à l'AFP un responsable de la municipalité.
"Cet attentat (...) aveugle contre la population civile et, dans ce cas, contre une institution publique comme la mairie est un acte terroriste insensé", a ajouté le ministre de la Défense, attribuant l'attaque à un groupe de dissidents de l'ex-guérilla marxiste Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
"Ceux qui sont derrière cet attentat sont les bandits de la (dissidence de) Dagoberto (Ramos)", a déclaré par la suite le chef de l'État Ivan Duque, qui s'est rendu sur place, en référence à un des groupes dissidents de l'ex-rébellion. Sur des images recueillies par l'AFP, une voiture calcinée est visible au milieu d'une rue de la localité et les fenêtres de plusieurs bâtiments alentour ont été soufflées.
Le président colombien fait une déclaration à la presse après l'explosion d'une voiture piégée devant la mairie de la municipalité de Corinto, le 27 mars 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce sont des criminels, des délinquants, pas des révolutionnaires !", a lancé le président colombien. Des rebelles ont rejeté la signature d'un accord de paix historique en 2016 qui a mis fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé entre le gouvernement et les Farc.
Ces dissidents, dispersés en divers groupes sans commandement unifié, représentent environ 2.500 hommes qui vivent essentiellement du trafic de drogue et de l'exploitation minière illégale, selon les autorités colombiennes.
Le ministre de la Défense a offert une récompense équivalente à 75.000 dollars pour toute information permettant la capture des auteurs de l'attentat.
La mission de vérification de l'Accord de paix des Nations unies en Colombie a dénoncé l'explosion et appelé à renforcer la sécurité dans le département de Cauca, particulièrement touché par la recrudescence de violences que connaît le pays, la pire depuis 2016.
Bien que l'accord avec les Farc en ait diminué l'intensité, la Colombie reste minée par un complexe conflit interne, qui depuis les années 1960 a vu s'affronter guérillas, milices paramilitaires d'extrême-droite et forces armées, faisant plus de neuf millions de victimes (morts, disparus, déplacés).