>>Le ton monte sur les vaccins, 500 millions de doses administrées dans le monde
>>"Aucun mea culpa" mais Macron évoque de "nouvelles mesures" face à la vague
>>La guerre des vaccins au coeur d'un sommet de l'UE, retards de livraisons aux pays pauvres
La police contrôle des voyageurs à la gare de Lyon à Paris, le 26 mars 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis vendredi minuit 26 mars, trois départements - le Rhône, l'Aube et la Nièvre - sont soumis aux mesures de restrictions déjà en vigueur dans 16 autres, dont Paris et sa région. Au programme : pas de déplacements à plus de 10 km sans dérogation, pas de sortie du territoire sans motif impérieux, commerces fermés et demi-classes en lycée.
Samedi matin 27 mars, gare Montparnasse à Paris, "une dizaine d'équipes sont mobilisées contre deux à trois en temps normal", a expliqué à l'AFP un capitaine de police, précisant que les contrôles étaient accentués "aux heures de pointe".
En gare de Bordeaux, des policiers ont contrôlé samedi matin 27 mars les passagers de deux trains en provenance de Paris. Au total, 17 personnes ont été verbalisées pour absence de justificatif de déplacement, selon la police.
Dans le centre-ville de la capitale, les patrouilles ont été aussi plus visibles samedi après-midi aux abords des quais du Canal-Saint-Matin, généralement pris d'assaut dès les beaux jours.
L'interdiction des rassemblements n'a pas empêché des musiciens de donner un concert classique devant le théâtre de l'Odéon, occupé depuis trois semaines par des intermittents du spectacle frappés de plein fouet par la fermeture des lieux culturels.
À Avignon ce sont quelque 400 professionnels ou passionnés de reconstitutions historiques qui ont défilé en vikings, chevaliers ou pirates pour alerter sur les difficultés rencontrées par leur secteur.
Nombre quotidien d'injections de premières et deuxièmes doses des vaccins contre le nouveau coronavirus en France. |
Conseil de défense mercredi
Parallèlement aux 16 départements touchés par les restrictions les plus dures, 24 autres sont sous vigilance renforcée. Dans le reste du pays, un couvre-feu est en vigueur de 19h00 à 06h00. Partout, bars, restaurants, lieux culturels sont fermés.
Devant la lassitude des Français un an après l'explosion de la pandémie, le gouvernement est réticent à donner un tour de vis supplémentaire malgré une montée de l'épidémie laissant le pays dans une situation "critique" selon les mots du Premier ministre Jean Castex.
"Pour les jours qui viennent, nous allons regarder m'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent. Mais à cette heure rien n'est décidé", a déclaré Emmanuel Macron au JDD, dans un entretien réalisé vendredi 26 mars.
Le président de la République, qui a refusé tout mea culpa après son refus de confiner le pays en janvier malgré les prévisions des experts, avait indiqué que les semaines à venir seraient "difficiles".
Une quarantaine de directeurs médicaux de crise de l'AP-HP disent se préparer à devoir "faire un tri des patients" pour faire face à la troisième vague de COVID-19 qui submerge la région parisienne.
Un conseil de défense doit se tenir mercredi pour décider d'un éventuel durcissement des sanctions.
Dans ce contexte, le débat sur un nouveau report des élections régionales et départementales prévues les 13 et 20 juin est relancé. L'exécutif a indiqué qu'il allait se conformer "strictement" à l'avis du conseil scientifique, qui doit en principe remettre ses recommandations dimanche à Matignon.
Car le scénario anticipé dès janvier par les épidémiologistes s'est révélé exact: l'épidémie a progressé quasiment partout en France en mars, poussée par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent.
Il faudrait un confinement "au minimum (d')un mois à partir de ce weekend", selon l'un d'eux, Eric D'Ortenzio, cité samedi 27 mars dans les colonnes du journal Le Parisien.
Objectif: retrouver un taux d'incidence en deçà de 5.000 nouveaux cas par jour, le seuil fixé par Emmanuel Macron en novembre.
Le nombre de malades en réanimation s'élevait samedi soir 27 mars à 4.791, frisant le pic de la deuxième vague à l'automne (4.903). La barre des 200.000 nouveaux cas hebdomadaires de contaminations a été franchie la veille. Au total, 94.492 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Balquer, dans une classe d'école primaire à la Ferté-Milon (Aisne), le 26 mars 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Élargissement de la vaccination
Alors que leur département est particulièrement touché par cette troisième vague, des élus de Seine-Saint-Denis ont de nouveau tiré la sonnette d'alarme.
"Depuis plusieurs semaines et chaque jour davantage, la situation sanitaire dans les écoles de Seine-Saint-Denis se dégrade. Élèves, enseignants, personnels communaux (...) sont de plus en plus nombreux contaminés par le virus. Ils ne peuvent plus assurer leurs missions", avertissent cinq maires du département dans Le Parisien.
L'autre question qui se pose tourne autour des écoles. Contrairement à nombre de ses voisins européens, la France refuse de les fermer.
Vendredi 26 mars, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a annoncé que les classes fermeraient désormais dès l'apparition d'un premier malade dans les départements reconfinés. Mais de nombreuses voix demandent une fermeture complète des établissements.
Chez les 0-14 ans le taux d'incidence a augmenté de 31% du 15 au 21 mars par rapport à la semaine précédente, selon le point épidémiologique publié vendredi par l'agence sanitaire.
Sur le plan vaccinal, 7,5 millions de personnes ont reçu au moins une injection, dont 2,6 millions deux doses.