>> Macron espère le lancement rapide d'un financement européen "massif et commun" pour la sécurité
>> La Commission européenne annonce un plan de défense de 800 milliards d'euros
>> L'Europe doit se réarmer, "le temps des illusions est révolu"
![]() |
Le siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Préparé par le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, et la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, le texte devrait être soumis aux dirigeants des pays de l’UE la semaine prochaine. Il indique que la renaissance de la défense européenne exige des investissements de grande ampleur sur une longue période. La nouvelle politique européenne en matière de défense privilégie notamment l’encouragement de la production d’armements par les pays d’Europe et par des producteurs de pays tiers partageant les mêmes valeurs, ainsi que les achats d’armes communs et la simplification du financement des projets de défense.
Selon le texte, le rétablissement de l’industrie de défense européenne implique que l’UE devrait envisager la possibilité d’acheter en priorité les produits militaires fabriqués en Europe. Il est également proposé d’organiser des achats d’armements communs afin de lutter contre la fragmentation du marché en Europe, avec la Commission européenne jouant le rôle d’organe d’achat central. De façon générale, le texte fixe sept axes prioritaires pour les investissements, dont la défense aérienne et antimissiles, la fabrication de systèmes d’artillerie, de munitions et de missiles, ainsi que de drones, la mobilité militaire, les hautes technologies et la protection des infrastructures vitales.
Soutien à l’Ukraine
Selon le texte, la Russie représente une menace existentielle pour l’UE. C’est pourquoi l’UE compte poursuivre sa politique visant à contrer Moscou, même après le retour de la paix en Ukraine. Le soutien à Kiev reste donc la priorité de Bruxelles. Le texte constate que sans d’importantes ressources militaires supplémentaires, surtout après la suspension de l’aide américaine, l’Ukraine ne sera pas en position de force pour négocier une paix juste et durable.
Par ailleurs, l’Europe ne peut pas considérer les garanties de sécurité américaines comme acquises et devrait augmenter substantiellement son apport au maintien de l’Otan, alors que Washington est en train de revoir son approche de l’Alliance atlantique. L’UE aspire donc à une coordination plus étroite des États membres avec Bruxelles en matière de politique de défense dans un contexte stratégique qui a connu un changement radical.
Le Livre blanc énumère en outre une série de mesures visant à aider Kiev, dont la fourniture de 1,5 million d’obus d’artillerie et de systèmes de défense aérienne, la poursuite de la formation des militaires ukrainiens par les pays de l’UE, l’organisation des achats de produits militaires ukrainiens, ainsi que l’inclusion de l’Ukraine dans les programmes européens de financement militaire et l’élargissement des corridors de la mobilité militaire de l’UE afin d’y inclure le territoire ukrainien.
Réarmer l’Europe
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait annoncé le 4 mars avoir proposé aux dirigeants de l’UE un plan de réarmement avec un budget de 800 milliards d’euros, qui prévoit un emprunt de quelque 150 milliards d’euros pour la défense. La Commission européenne empruntera ces ressources sur les marchés des capitaux et les prêtera aux pays membres à condition qu’ils achètent ensemble des armes en Europe. Cet argent pourrait financer la production de systèmes de défense aérienne dans l’UE et d’armes pour l’Ukraine. En outre, la Commission européenne avait proposé aux États membres d’augmenter leurs dépenses à la défense de 1,5% afin de lever 650 milliards d’euros pour la fabrication d’armements.
TASS/VNA/CVN