Un plan commun UE-FMI sans précédent pour sauver la Grèce

La Grèce surendettée va bénéficier d'un plan de sauvetage commun UE-FMI de 110 milliards d'euros, sans précédent dans le monde par son ampleur.

Un accord sur le versement de cette enveloppe a été conclu le 2 mai à Bruxelles pendant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.

"Nous avons décidé aujourd'hui d'activer le plan de soutien" en faveur de la Grèce, a déclaré leur chef de file Jean-Claude Juncker. "Le programme financier met 110 milliards d'euros à disposition de la Grèce sur 3 ans pour lui permettre de faire face à ses obligations, les États de la zone euro contribuant à hauteur de 80 milliards d'euros, dont 30 milliards d'euros au cours de la première année" 2010, à un taux moyen de 5%, a-t-il dit.

L'instance dirigeante du FMI doit encore approuver officiellement sa participation de 30 milliards d'euros "dans la semaine", a annoncé son directeur général Dominique Strauss-Kahn dans un communiqué. Mais son feu vert ne fait aucun doute.

Dès cette année, la Grèce va percevoir 45 milliards d'euros de prêts. Les premiers versements interviendront "d'ici au 19 mai", date d'une échéance importante des autorités grecques pour refinancer la dette de leur pays sur les marchés. Cette enveloppe vise à éviter la banqueroute à la Grèce, confrontée à une dette colossale de plus de 300 milliards d'euros et dans l'incapacité aujourd'hui d'emprunter sur les marchés financiers. Ceux-ci exigent d'elle des taux d'intérêt trop élevés (près de 9%).

Les chefs d'État ou de gouvernement de la zone euro ont encore décidé de se réunir en sommet extraordinaire vendredi 7 mai à Bruxelles "pour boucler la procédure" et "tirer les premières leçons" de la crise, selon un communiqué, mais ils ne reviendront pas sur le feu vert donné par leurs ministres, a assuré M. Juncker. Ils devraient concentrer leurs débats sur les moyens de renforcer la discipline budgétaire dans la zone euro à l'avenir.

Le plan de sauvetage international est d'un montant "sans précédent au niveau mondial", a déclaré dimanche le Premier ministre grec Georges Papandréou.

Le président américain Barack Obama s'est félicité de "l'ambitieux programme de réforme", dans un appel téléphonique à M. Papandréou, selon la Maison Blanche.

Le plan dépasse par son importance les programmes mis sur pied dans le passé pour l'Argentine, le Mexique ou pendant la crise asiatique à la fin des années 90.

L'Europe a traîné des pieds, mais elle n'avait plus le choix pour éviter la faillite à la Grèce, emportée dans une tourmente financière depuis le début de l'année après avoir maquillé l'ampleur réelle de ses déficits. Il s'agit aussi d'empêcher une contagion de la crise, au Portugal ou à l'Espagne notamment, qui ferait vaciller toute la zone euro.

AFP/VNA/CVN

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