Banque mondiale : plus de ressources et de voix pour les émergents

Les 186 États membres de la Banque mondiale ont accru le 25 avril ses moyens financiers, permettant ainsi de revoir la répartition des pouvoirs entre pays et de donner plus de voix aux émergents.

L'assemblée semestrielle des États membres de la Banque mondiale (BM), le Comité de développement, a entériné une augmentation de capital de 5,1 milliards de dollars pour la Banque, la première en plus de 20 ans.

L'accord comprend 2 volets : une augmentation dite "générale" de 3,5 milliards de dollars à laquelle participeront tous les pays, et une autre, dite "sélective", d'environ 1,6 milliard de dollars à laquelle contribueront les pays qui doivent voir leurs droits de vote augmentés.

Ces ressources nouvelles permettent, conformément à l'engagement antérieur de la BM, un transfert de 3,13% des droits de vote vers les pays dits "en développement et en transition", dont bénéficieront essentiellement des pays émergents. La part de ces pays pauvres et à revenus moyens est portée à 47,19%.

La Chine a emporté la majeure partie de ce transfert, ses droits de vote devant passer de 2,77% à 4,42%. D'autres grands gagnants sont le Brésil (de 2,06% à 2,24%) et l'Inde (de 2,77% à 2,91%).

À l'inverse, les perdants sont en premier lieu le Japon (de 7,62% à 6,84%), et d'autres pays riches comme la France et la Grande-Bretagne (qui passent tous 2 de 4,17% à 3,75%), ou encore l'Allemagne (de 4,35% à 4,00%), tandis que les États-Unis resteront de loin le premier actionnaire (16,85%, inchangé). L'augmentation de capital répond logiquement à la hausse des engagements de la BM (prêts, subventions, investissements dans le secteur financier et garanties pour aider des projets privés), qui ont dépassé ce mois-ci les 100 milliards de dollars depuis juillet 2008. Chaque pays aura ensuite plusieurs années pour verser sa contribution, en fonction du calendrier retenu.

Interrogé pour savoir s'il attendait des difficultés dans un contexte de difficultés budgétaires pour les pays riches, le président de la BM, Robert Zoellick, a écarté ce risque. "Pour convaincre les parlements ou les législateurs, pas seulement aux États-Unis, mais au Canada, en Europe et au Japon, il est important de montrer que le poids est partagé", a-t-il expliqué en conférence de presse. Selon lui, "c'est assez considérable qu'il y ait au moins la moitié de la contribution à cet ensemble qui vienne des pays en développement".

Le principe d'augmenter la part des pays émergents avait été affirmé par les pays riches et émergents du G20, lors d'un sommet à Pittsburgh (États-Unis) en septembre, et repris le mois suivant par les 186 pays membres de la BM réunis à Istanbul (Turquie).

Le Brésil, qui souhaite une répartition à 50/50 entre pays riches et en développement en 2015, a souligné qu'il n'était pas complètement satisfait de la réforme. Les pays en développement sont toujours considérablement sous-représentés si on se base sur leur poids et leur rôle dans l'économie mondiale, a estimé son ministre des Finances, Guido Mantega, lors du Comité de développement.

Des organisations non gouvernementales ont également critiqué l'incapacité à donner un poids important aux pays les plus pauvres, ceux qui comptent le plus sur l'aide de la Banque. "C'est un écran de fumée de compter l'Arabie saoudite et la Hongrie parmi les pays en développement et d'affirmer ensuite qu'un transfert de 3% dans les droits de vote donnera aux pays pauvres plus de voix. La BM demande beaucoup d'argent, mais n'est pas sérieuse dans ses réformes", a estimé Oxfam.

AFP/VNA/CVN

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