Les membres du FMI s'engagent sur la dette

Les 186 États membres du FMI se sont engagés le 24 avril à avoir "des finances publiques viables", à l'issue d'une réunion semestrielle marquée par l'appel à l'aide de l'un d'entre eux, la Grèce, plongée dans une grave crise budgétaire.

"Nous sommes fermement engagés à assurer des finances publiques viables et à nous attaquer aux risques liés à la dette des États", a déclaré dans un communiqué le Comité monétaire et financier international (CMFI), l'assemblée de ces États membres.

La montée de la dette publique, phénomène qui touche surtout les pays développés, a été désignée par le Fonds monétaire international (FMI) comme l'un des principaux risques à la stabilité du système financier mondial et à la croissance économique.

Et ce risque semble illustré chaque jour depuis plusieurs mois par la montée des taux sur la dette publique de la Grèce.

Au cours d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion du Comité, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a été pressé de questions sur sa rencontre avec le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou. Mais il s'est refusé à livrer le moindre détail sur les négociations en cours avec Athènes, qui a formellement demandé un prêt vendredi. "J'ai parlé au ministre grec, et tous les résultats de la négociation avec les autorités grecques seront connus après la fin de la négociation", a-t-il d'abord indiqué. "Je suis sûr que vous aurez toutes les réponses quand la négociation sera terminée", a-t-il répondu à une deuxième question.

Un journaliste grec lui a ensuite demandé quel message il avait à faire passer à ses concitoyens. "Les citoyens grecs ne doivent pas craindre le FMI, il est là pour les aider", a estimé M. Strauss-Kahn. "Les Grecs et les autres doivent voir le FMI tel qu'il est aujourd'hui. Le FMI est une sorte d'organisation de collaboration", a-t-il insisté.

L'intervention du FMI en Grèce, vécue comme une ingérence humiliante, a réveillé dans ce pays un certain anti-américanisme, et nourri la mobilisation contre la politique de rigueur mise en oeuvre par le gouvernement socialiste.

Alors que la crainte de la "contagion" de ces problèmes de dette publique est de plus en plus répandue, les États membres du FMI ont appelé chaque gouvernement à agir contre ce risque. Vendredi, les ministres des Finances et banquiers centraux du groupe des pays riches et émergents du G20 s'étaient engagés à "élaborer des stratégies de sortie crédibles des mesures de soutien macroéconomiques et financières", à l'issue d'une réunion à Washington.

Sur la taxation du secteur financier, évoquée par le FMI comme une solution possible mais pas unique pour dissuader la prise de risque excessive, les 186 États membres ont adopté la même position que le G20 : demander au Fonds de poursuivre son travail, en l'absence de consensus.

Peu de progrès enfin ont été réalisés par les États membres sur la réforme de la répartition des pouvoirs au sein du FMI. Ils ont une nouvelle fois appelé à faire ratifier dans un nombre suffisant de parlements nationaux un accord datant de 2008, qui doit transférer davantage de droits de vote à certains pays sous-représentés, principalement des pays émergents.

AFP/VNA/CVN

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