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Cette annonce est survenue quelques heures après un appel de l'EI à tuer les citoyens - notamment Américains et Français - des pays appartenant à la coalition internationale mise en place pour combattre ce groupe extrémiste sunnite en Irak et en Syrie, où il sème la terreur.
Dans ce dernier pays, la percée de l'EI dans une zone proche de la Turquie a poussé plus de 130.000 Syriens, principalement Kurdes, à trouver refuge de l'autre côté de la frontière.
Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 22 septembre à P |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans une vidéo, le groupe jihadiste algérien "Jund al-Khilafa", qui a fait allégeance à l'EI, a revendiqué le rapt d'un Français, enlevé dimanche 21 septembre à Tizi Ouzou, à 110 km à l’Est d’Alger, selon les autorités françaises.
La vidéo montre l'otage, Hervé Pierre Gourdel, demandant au président français de le sortir de cette situation. Il est assis par terre entouré de deux hommes masqués et armés de kalachnikovs.
"Je laisse à Hollande, le président de l'État français criminel, le soin d'arrêter les attaques contre l'État islamique dans les 24 heures qui suivent la publication de ce communiqué ou son ressortissant Hervé Gourdel sera égorgé", déclare un des deux hommes armés dans cette vidéo.
L'otage dit qu'il est originaire de Nice et guide de haute montagne. Il précise être arrivé samedi 20 septembre en Algérie.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a "malheureusement" confirmé lundi 22 septembre à New York l'authenticité de la vidéo.
M. Fabius a ajouté qu'il n'était "pas question de céder aux menaces d'un groupe terroriste". "Un groupe terroriste ne peut pas infléchir la position de la France", a-t-il dit.
Avant la revendication, Paris avait confirmé l'enlèvement de ce Français, soulignant : "Tout est mis en oeuvre pour retrouver notre compatriote. Les services de l'État sont mobilisés".
Face à cette menace, Paris a appelé "à la plus grande prudence" ses ressortissants résidant ou étant amenés à se déplacer dans une trentaine de pays, notamment au Maghreb, au Moyen-Orient et en Afrique.
Un peu plus tôt, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait néanmoins assuré que la France n'avait "pas peur", ajoutant : les menaces des jihadistes "n'entameront en rien notre détermination à mettre fin à leurs exactions".
La France est jusqu'à présent le seul pays autre que les États-Unis à avoir bombardé des positions de l'EI en Irak.
Dans ce pays, les jihadistes ont attaqué dimanche 21 septembre une base de l'armée irakienne, à l'Ouest de Bagdad, où ils ont tué 40 soldats et en ont capturé 70 autres, a rapporté lundi 22 septembre un officier irakien.
Exode vers la Turquie
En Syrie voisine, où l'EI s'est emparé d'au moins 64 villages de la région d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde) depuis la semaine dernière, les habitants continuaient lundi 22 septembre à fuir vers la Turquie.
Les jihadistes veulent prendre Aïn al-Arab, la troisième ville kurde de Syrie, pour s'offrir le contrôle total d'une longue bande de la frontière syro-turque. Mais leur progression rapide des derniers jours a été ralentie lundi 22 septembre par les combattants kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus, a annoncé que le nombre de Syriens ayant fui en Turquie ces derniers jours avait "dépassé 130.000" et assuré que son pays avait "pris toutes les mesures nécessaires au cas où l'afflux de déplacés se poursuivrait".
Confirmant ce chiffre, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué que les déplacés avaient trouvé refuge dans plusieurs villes du Sud-Est de la Turquie, passant par neuf postes frontaliers.
AFP/VNA/CVN