Un fondeur de bronze détenteur de cinq records nationaux

L’“Artisan Émérite” Nguyên Ba Châu du village de fonderie du bronze de Trà Dông possède cinq records reconnus par l’Organisation des records du Vietnam. Ces dernières années, lui et d’autres artisans ont consenti des efforts pour promouvoir ce métier traditionnel.

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L'“Artisan Émérite” Nguyên Ba Châu. 
Photo : TH/CVN

Nguyên Ba Châu, l’un des artisans célèbres du village de Trà Dông, province de Thanh Hoa (Centre), connaît actuellement beaucoup de succès dans son métier. Il doit sa réussite à son attachement indéfectible à cet artisanat, admettant également que sa famille a dû traverser des moments difficiles.

Nguyên Ba Châu a appris le métier et s’est formé pendant des années auprès de son père à la maîtrise de toutes les étapes de moulage. “Depuis que je suis fondeur de bronze, j’ai connu de nombreux hauts et bas dans ce métier”, a partagé l’artisan.

À la fin des années 1980, le moulage du bronze a décliné car les produits en bronze fabriqués à la main ne parvenaient pas à rivaliser avec les produits moins chers en aluminium et en acier inoxydable. De nombreux artisans locaux se sont tournés vers d’autres emplois pour gagner leur vie.

Reprendre la fonderie du bronze

Ces dix dernières années, la restauration de nombreux villages d’artisanat ainsi que le désir des artisans locaux de faire revivre l’artisanat traditionnel ont progressivement permis la reprise de la fonderie du bronze à Trà Dông. Les artisans locaux réussissent toujours à préserver les caractéristiques des produits en bronze locaux.

En 1998, j’ai cherché à restaurer cet ancien métier, mais j’ai échoué à plusieurs reprises en tentant de fabriquer des tambours. Ce n’est qu’en 2000 que j’ai réussi”, a raconté M. Châu.

Nguyên Ba Châu, a été la première personne du pays à réussir à fabriquer des tambours en bronze en utilisant des méthodes manuelles traditionnelles, dépassant sa propre imagination et celle de nombreuses personnes.

Au début, je ne pensais pas que je fabriquerais des tambours en bronze. Après en avoir entendu parler par l’intermédiaire d’amis, j’ai appris que le prix des tambours en bronze était très élevé sur le marché”, a-t-il rappelé.

Cela lui a donné l’idée de restaurer l’activité de moulage des tambours en bronze et il a parcouru de nombreuses provinces et villes pour apprendre les techniques de fabrication. Cependant, presque aucun endroit ne fabrique ce produit. Sans se décourager, il est retourné dans son village. Il a étudié d’anciens tambours en bronze vietnamiens aux très beaux motifs dans des musées, à partir de dessins et de gravures. Ces œuvres magnifiques et sophistiquées sont difficiles à réaliser car de nombreux petits détails doivent y être représentés demandent de la persévérance pour être créés manuellement.

Le moulage du bronze nécessite précision et sophistication pour créer des produits parfaits. 
Photo : VNA/CVN

Le moulage du bronze est non seulement un travail dur et dangereux, mais nécessite également précision et sophistication pour créer des produits parfaits”, a expliqué Nguyên Ba Châu.

Les fondeurs doivent passer par de nombreuses étapes, comme choisir l’argile pour le four et les moules, allumer le feu et faire fondre le bronze. Toutes ces étapes doivent être réalisées avec beaucoup de soin et d’attention pour garantir la qualité des produits”, a-t-il ajouté.

Grâce à son habileté et à sa créativité, l’”Artisan Émérite” Nguyên Ba Châu a créé de nombreuses œuvres uniques qui ont été honorées par l’organisation du Guinness des Records du Vietnam.

En 2011, Nguyên Ba Châu a établi le record national du plus grand tambour en bronze avec une pièce de 1,6 m de haut et un diamètre de 2,4 m conçu de façon entièrement artisanale. Ce tambour est actuellement exposé dans une aire de pique-nique du district de Long Khanh de la province de Dông Nai (Sud).

L’Organisation des records du Vietnam a reconnu trois de ses œuvres en tout : “le premier tambour de bronze à deux faces du Vietnam”, “les deux plus grands bougeoirs en bronze du Vietnam figurant deux personnes agenouillées“ et “le plus grand tambour en bronze du Vietnam avec 1,65 m de haut, 2,4 m de diamètre et 2 tonnes”. Les deux premiers objets sont conservés à la pagode Dông Son et au monastère zen Ham Rông Truc Lâm, ville de Thanh Hoa.

Le tambour de bronze à deux faces date de 2012 et est considéré comme une avancée majeure dans la technique de fabrication des tambours en bronze. “Il s’agit du premier tambour en bronze à double peau jamais fabriqué au Vietnam. Je veux prouver que nous pouvons tout faire avec le bronze”, a-t-il confié.

Par sa contribution à la renaissance et à la valorisation de la fonderie de bronze, Nguyên Ba Châu s’est vu décerner le titre d’“Artisan Émérite” en 2016.

Cadeaux pour des chefs d’État

L'“Artisan Émérite” Nguyên Ba Châu tient aux mains une statue en bronze de la légendaire mère Âu Co.
Photo : TH/CVN

Il a été chargé de couler 1.000 statues en bronze de la légendaire mère Âu Co lors du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) tenu à Dà Nang en novembre 2017, en guise de cadeaux pour les chefs d’État des 21 économies membres. C’est son 5e record - le moulage du plus grand nombre de statues de la mère Âu Co.

En 2020, Nguyên Ba Châu a présenté le plus grand tambour en bronze jamais réalisé avec un diamètre de 2,45 m, une hauteur de 1,78 m et un poids de 4 tonnes. Il est placé à l’entrée de sa maison, à côté du chemin principal menant au village de Trà Dông.

L’artisan Nguyên Ba Châu, directeur général de la Sarl du moulage de bronze traditionnel Dông Son - Trà Dông, qui a passé près de 50 ans à poursuivre le métier de ses ancêtres, est l’un des principaux contributeurs à la renaissance et à la promotion de l’artisanat du village.

L’atelier de Châu emploie près de 20 ouvriers qualifiés. Ses produits sont vendus dans tout le pays et il a reçoit de nombreuses commandes de particuliers et d’organisations.

Châu a ouvert de nombreuses classes professionnelles où ont été formés des artisans. Beaucoup d’entre eux sont devenus des ouvriers qualifiés du village. Il croit toujours que dans l’artisanat, la main humaine est la clé. “Pour promouvoir ce métier, des ressources humaines sont nécessaires, il faut organiser des formations sur plusieurs années pour que le métier continue d’exister. J’envisage de réaménager l’atelier et l’espace de vente pour construire une zone d’exposition d’objets recréant l’artisanat traditionnel de l’ancien village. Je veux y accueillir des touristes nationaux et étrangers pour qu’ils comprennent mieux la quintessence de Trà Dông et vivent des expériences intéressantes”, a-t-il exprimé.

Thuy Hà/CVN

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