Professeur Jean-Paul Deroin, président du Consortium USTH, l’homme "tout-terrain" !

Élu président du Consortium USTH depuis le 1er septembre 2023, M. Deroin connaît bien l’USTH pour y avoir mené plusieurs missions d’enseignant-chercheur au cours de sa carrière.

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Après une carrière dense et intense en tant qu’ingénieur géologue au Service géologique national, à la Direction de la recherche du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), en tant que directeur du Service géologique de Basse-Normandie à Caen, président de la CP-CNU (Conseil national des universités), membre de la section 36 "Terre solide, enveloppes supérieures, paléobiosphère", président du département Sciences de la Terre, et directeur de l’UFR Sciences exactes et naturelles à l’Université Reims Champagne-Ardenne, le professeur Jean-Paul Deroin - expert en télédétection, géologie, risques naturels, géoarchéologie - est, incontestablement, un homme de terrain !

Élu président du Consortium USTH depuis le 1er septembre 2023, M. Deroin connaît bien l’USTH pour y avoir mené plusieurs missions d’enseignant-chercheur au cours de sa carrière. Il appréhende sa fonction avec sagesse et souhaite renforcer encore les liens indissociables avec l’Université Vietnam - France, car, dit-il, "si le développement international de l’USTH relève de la gouvernance locale, le Consortium peut indéniablement y contribuer ; sans pour autant vouloir tout entreprendre ou tout développer à tout prix". Affermir le Consortium, c’est renforcer l’USTH !

Professeur Jean-Paul Deroin, président du Consortium USTH.
Photo : USTH/CVN

Il réfléchit notamment à fidéliser et à réactiver des institutions qui avaient quitté le Consortium, en prenant des contacts avec de nouvelles institutions. En concertation avec l’USTH, il souhaite prospecter des universités, tant au niveau des présidents que des facultés scientifiques, puisque Jean-Paul Deroin dispose de nombreux contacts grâce à ses anciennes fonctions de doyen et à la CP-CNU. Il utilise ainsi son parcours atypique pour favoriser les rencontres et initier de nouveaux partenariats, encouragé par une dynamique positive, notamment dans l’accueil réservé par les institutions de tutelle – MAE – MESR – qui est très favorable, voire chaleureux. "L’Université Vietnam- France fait parler d’elle en bien, en tant qu'exemple à suivre !".

La mobilité, enjeu essentiel pour tous

Il travaille en collaboration avec le rectorat de l’USTH et l’ensemble des membres du bureau du Consortium USTH pour trouver des solutions durables et flexibles concernant la prise en charge des missions liées aux doubles diplômes, tant au niveau du Bachelor que du Master. Bien que ce ne soit pas directement de la responsabilité du Consortium ni de l’USTH, mais des établissements français qui doivent réévaluer leur implication, il souligne l'importance de s'investir dès les premières années pour être attractif ensuite, même si cela peut susciter un intérêt moindre chez les enseignants. Pour attirer des étudiants en Master, il est essentiel d'enseigner dès la troisième année de Bachelor, de sensibiliser les promotions et d'expliquer l'articulation entre les nombreux Masters externes et ceux co-accrédités.

Les étudiants sont de plus en plus conscients des opportunités offertes par la mobilité internationale, exprimant toujours leur enrichissement personnel et culturel, ainsi que la possibilité de se construire un réseau. Les étudiants français qui viennent à Hanoï sont tous très satisfaits de cette expérience, tandis que les étudiants vietnamiens considèrent également le départ comme une chance tant sur le plan pédagogique que personnel. Encourager cette expérience humaine extraordinaire est primordial.

Jean-Paul Deroin affirme que le Consortium doit accompagner ces échanges et pour cela, il devra certainement évoluer, rappelant que son rôle actuel est de coordonner les actions de ses membres par rapport à l'USTH et de développer des initiatives. Pour ce faire, une communication plus efficace et complète est nécessaire, notamment avec le développement des actions et des enjeux à long terme, comme le déménagement prévu à Hoà Lac pour la rentrée 2028.

Il souligne également l'importance d'encourager les réseaux existants, les projets internationaux et les ouvertures à l'international, tout en évitant de se disperser dans une multitude d'actions. Il reconnaît cependant la difficulté de définir les priorités en termes de relations internationales, étant donné la diversité des établissements et de leurs objectifs.

Enfin, il propose d'identifier des problématiques nouvelles adaptées aux priorités du Vietnam, afin de répondre aux enjeux sociétaux du pays, qui peuvent différer de ceux de la France.

La pertinence des formations, un véritable enjeu

Au sein du Consortium, Jean-Paul Deroin estime qu'il est nécessaire de poursuivre la réflexion sur les thématiques qui présentent de réels enjeux, notamment en ce qui concerne les intitulés de formations. Il propose des formulations plus attrayantes et accessibles, évitant les termes complexes qui peuvent décourager les étudiants à s'inscrire. Il suggère de mettre l'accent sur des problématiques telles que le changement climatique, la gestion de l'eau, la pollution de l'air et des sols, la sécurité alimentaire, les réseaux de transports, la technologie spatiale, etc., mais en les abordant d'une manière adaptée aux spécificités du Vietnam et différemment des pays industrialisés.

Il insiste sur l'importance d'analyser et de prendre en compte les réalités sociétales du Vietnam afin d'adapter les formations en conséquence, tout en maintenant un haut niveau de recherche.

L'accréditation de l'USTH par le HCERES constitue également un défi pour le Consortium. Jean-Paul Deroin se réjouit des retours clairs et constructifs de l'université suite à cette accréditation, et il souligne l'importance de se préparer dès maintenant pour une nouvelle accréditation dans quatre ans. Il note que l'USTH a gagné en visibilité et en prestige grâce à cette accréditation, devenant un exemple incontournable d'excellence franco-vietnamienne. Cette reconnaissance renforce également la crédibilité de l'USTH auprès des autorités ministérielles françaises et vietnamiennes. Enfin, il souligne que le modèle franco-vietnamien est souvent cité en exemple, ce qui témoigne de son succès et de son importance dans le paysage éducatif international.

Une présidence humaine et sereine

Jean-Paul Deroin, en collaboration avec le rectorat de l'USTH, souhaite également revoir les systèmes de bourses afin d'encourager un plus grand nombre d'étudiants à la mobilité. De plus, il prévoit d'engager des discussions à venir concernant le renouvellement de l'accord entre les gouvernements français et vietnamiens. Il souligne l'importance de l'USTH et du Consortium en tant qu'acteurs clés dans ce processus de renouvellement, ce qui témoigne de l'amélioration de la visibilité et de l'image du Consortium. Il note également que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a confirmé que ce sujet était à l'agenda de la ministre pour les mois à venir, ce qui souligne l'urgence et l'importance de cette démarche.

Il exprime son sentiment de pouvoir contribuer à influencer certains aspects pour le bénéfice du Consortium et de l'USTH, notamment en rencontrant les gouvernances, les intervenants français et les collègues vietnamiens. Il souligne l'importance de cette expérience pour mieux comprendre les contraintes et les défis auxquels sont confrontés les acteurs de l'enseignement supérieur. Enfin, il partage sa conviction que l'USTH est un modèle, une affirmation à laquelle il adhère fermement.

TCBC/CVN

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