>>Montée des eaux : le contre-la-montre est lancé
La région du delta du Mékong possède près de 4 millions d’hectares de terres agricoles, soit 27% de la superficie du pays. Elle représente 46% de la surface de production nationale de riz, 36% de fruits et 72% des zones aquacoles.
Les grandes exploitations rizicoles de la province d’An Giang. |
Selon le professeur Nguyên Quang Thuân, vice-président de l’Académie des sciences sociales du Vietnam, «le delta du Mékong est le premier fournisseur de riz, de fruits et de produits aquatiques du pays». Il est considéré comme une des terres les plus fertiles du Vietnam et d’Asie du Sud-Est. Plusieurs spécialistes ont affirmé qu’il s’agit d’une région aux immenses potentialités, notamment aussi pour les fruits tropicaux. Elle contribue significativement à la sécurité alimentaire et à l’exportation. Durant la période 2001-2010, la valeur de la production agricole a ainsi enregistré une croissance moyenne de 6,9% par an.
En outre, cette région a mis en route des modèles efficaces de production et travaille de plus en plus au moyen d’immenses exploitations agricoles, comme à An Giang, Hâu Giang et Cân Tho. Des progrès technologiques ont été appliqués pour augmenter le rendement et la qualité des produits. Des marques commerciales ont été créées et développées.
Cependant, ce développement peut s’avérer instable ou trop rapide. Car la coordination entre production, besoins du marché et nouvelles technologies reste pour le moins perfectible. C’est pourquoi l’offre ne répond pas à la demande, ce qui influe sur la stabilité des prix. Sans oublier les retards dans le développement scientifique, la modernisation des infrastructures et la qualification des ressources humaines.
Orientations et mesures
Nguyên Thi Xuân Thu, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Vietnam, a déclaré : «Les autorités doivent faire des recherches pour améliorer la productivité, la qualité et l’efficacité, investir dans des infrastructures, en particulier dans un système hydraulique (digues, ports de pêche), et former des ressources humaines». D’après le professeur Bùi Chi Buu, directeur de l’Institut des sciences et des techniques d’agriculture du Sud, il faut appliquer les avancées technologiques, notamment biologique et informatiques, pour la création de nouvelles variétés rentables, la protection de l’environnement.
Quant au Docteur Nguyên Minh Châu de l’Institut des fruits du Sud, il a affirmé que pour les fruits, la région devrait encourager la production bio dans les zones spécialisés, assurant la qualité et l’hygiène alimentaire. «De plus, il faut associer quatre acteurs (État, agriculteurs, scientifiques et entreprises) dans la production et la commercialisation. C’est à l’État de jouer de rôle prédominant pour éviter les productions instables ou de qualité variable».
Dang Huong/CVN