Dào Thông est né en 1951 dans la ville de Dông Hoi (province de Quang Binh, Centre). À 20 ans, il a été mobilisé. «En 1976, j’étais soldat volontaire vietnamien au Laos. À cette époque-là, bien que le Président Hô Chi Minh soit décédé, son image était dans l’esprit de tous les soldats. Quand des journaux publiaient la photo de l’Oncle Hô, je les conservais comme souvenirs. De jour en jour, ma collection s’est étoffée», raconte-t-il.
Dào Thông collectionne, depuis 40 ans des archives sur le Président Hô Chi Minh et le général Vo Nguyên Giap. |
Deux collections
Une fois démobilisé, Thông a travaillé dans le Service de la santé de la province de Quang Binh, puis à l’Hôpital d’amitié Cuba-Dông Hoi. Malgré ses occupations professionnelles et familiales, le fonctionnaire a toujours trouvé le temps d’enrichir sa collection. En 2006, il a compilé ses documents dans deux livres. Avec plus de 3.000 photos et articles, ces ouvrages reflètent toute la vie du Président Hô Chi Minh. La photo où l’on voit l’Oncle Hô agitant la main lors d’une conférence, imprimée sur papier nua (une espèce de bambou), a été la première de la collection de Dào Thông.
«Je cherche des archives sur toutes les activités du Président Hô Chi Minh», explique-t-il. Et de confier : «Il y a une histoire dont je suis très fier. Un jour, des écoliers sont venus chez moi dans le cadre d’une sortie extrascolaire. Dans leurs leçons d’histoire, ils avaient appris que Nguyên Ai Quôc (le nom du Président Hô Chi Minh à l’étranger) utilisait une brique pour se réchauffer en hiver. Les écoliers se demandaient comment était utilisée cette brique. J’ai trouvé un article montrant cela. Les enfants ont pu mieux comprendre les conditions difficiles qu’a dû affronter Hô Chi Minh».
Pour Dào Thông, «collecter des archives permettra aux générations futures de mieux comprendre les activités révolutionnaires de notre cher leader». Il passe aussi beaucoup de temps sur la collection des archives concernant le général Vo Nguyên Giap. Elle comprend un millier de photos tirées d’articles de journaux et agencées chronologiquement.
Dào Thông collectionne, depuis 40 ans des archives sur le Président Hô Chi Minh et le général Vo Nguyên Giap. |
Si M. Thông devait en choisir trois, ce serait celles-ci : Vo Nguyên Giap établissant le groupe de propagande et de libération du Vietnam, le général à cheval lors de la bataille des frontières de 1950 et, enfin, Vo Nguyên Giap accompagnant le Héros du Travail Mme Pham Thi Nghèng et des enfants de Quang Binh.
«En 1973, à la fausse nouvelle de la mort du général Giap lors de la visite d’un entrepôt de munitions, nous, les soldats, étions très tristes. Mais surprise, un peu plus tard nous avons reçu chacun un cadeau du général : un bonbon, une enveloppe avec l’image de la victoire de la bataille de Diên Biên Phu signée du général, et une prise de tabac. La joie est revenue», partage-t-il. Le vétéran a conservé précieusement cette enveloppe.
Devoir de mémoire
«De nombreuses personnes me demandent pourquoi je ne m’intéresse pas à d’autres thèmes. Je leur réponds que je suis un soldat de l’Oncle Hô. Le Président Hô Chi Minh et le général Vo Nguyên Giap sont non seulement de grands hommes du pays et du monde, mais aussi respectivement père du peuple vietnamien et grand frère des soldats vietnamiens», souligne M. Thông.
Dào Thông est très occupé lors des fêtes, des célébrations. «Je dois lire tous les journaux !», dit-il. Sa passion, il l’a transmise à sa femme Nguyên Thi Nem et à ses enfants. «Depuis qu’il est à la retraite, il consacre beaucoup de temps à sa collection. C’est un travail significatif et j’encourage les enfants à aider leur père», confie Mme Nem. Ses amis et camarades l’aident souvent.
De temps à autre, des vétérans et écoliers se réunissent chez M. Thông pour découvrir en images la vie du Président Hô Chi Minh et du général Vo Nguyên Giap à travers plus de 40 ans d’archives. «Ces archives sont mes biens les plus précieux, explique Dào Thông. Elles me rattachent à ma jeunesse, à mon passé. Elles me survivront, entre d’autres mains passionnées comme moi».
Quê Anh/CVN