Un couturier hanoïen qui habille les stars

Travailler dur et être au fait des dernières tendances. Tels sont les secrets de Lê Duc Trung, le couturier qui a conçu les premières jupes «modernes» de Hanoi et les premiers blousons «made in Vietnam». Rencontre.

Lê Duc Trung, 52 ans, vit dans un appartement au deuxième étage d’un vieil

Lê Duc Trung dans son appartement, qui est aussi sa maison de couture.

immeuble de Hanoi. Sa maison de couture y est aussi installée. Aucune pancarte n’est affichée, mais les clients affluent. Il reçoit souvent des commandes (fabrication ou retouche de vêtements) de grandes marques de mode. Des contrats qui se chiffrent à des dizaines ou des centaines de millions de dôngs. Il vient d’ailleurs de signer un contrat de retouche avec deux marques étrangères prestigieuses.

La mode des blousons

Lê Duc Trung est le premier couturier de Hanoi à avoir créé des jupes modernes, en forme de cloche et plissées. Dans les années 1990, les femmes hanoïennes s’habillaient volontiers avec ce nouveau type de jupes plutôt qu’avec celles de style «ouvrier», très simples.

À la suite de la suppression des subventions, les vêtements de seconde main ont rencontré un succès fulgurant à Hanoi. Les blousons, importés, sont devenus à la mode. Ils coûtaient très chers, 350.000 dôngs. À l’époque, un dixième de taël d’or valait 185.000 dôngs. Au fait des tendances dans la capitale, Lê Duc Trung a fait venir des étoffes japonaises et a étudié la méthode de fabrication des blousons. Il en a ensuite créé un lui-même.

«À peine était-il en vente que ce blouson a trouvé preneur, à un prix équivalent à celui qui était importé», dit fièrement Trung. À l’époque, son atelier fournissait des blousons aux boutiques des rues Triêu Quôc Dat, Hàng Thùng, Hàng Bông et Hai Bà Trung. La demande dépassant l’offre, il a appris à tisser et à teindre des étoffes pour qu’elles soient épaisses et solides comme il le souhaitait.

M. Trung est féru de mode depuis son enfance. Il a d’ailleurs gardé les vêtements de marque qu’il affectionnait petit. Pour lui, chaque vêtement a sa propre histoire. Chaque chemise, chaque chaussure est une œuvre unique. «J’ai travaillé neuf ans comme ouvrier dans une entreprise de mécanique de Hanoi, relevant de l’ancien ministère du Commerce intérieur. Je me suis alors lancé dans la couture en me formant grâce à des ouvrages spécialisés», partage-t-il. Ces clients sont d’ailleurs étonnés lorsqu’ils apprennent que Trung n’a suivi aucun cours de confection ou aucune formation dans une école.

Adapter les vêtements occidentaux

Le prêt-à-porter des marques étrangères est adapté à la morphologie des Occidentaux. Les Vietnamiens qui les achètent doivent les retoucher. Un exercice difficile à réaliser. Un couturier qui n’est pas talentueux ne réussit pas à garder la forme originale du vêtement. Le prix que Trung demande pour retoucher une veste importée varie donc entre 2 et 3 millions de dôngs, soit l’équivalent du prix d’achat d’une veste fabriquée dans le pays.

Le couturier Trung au travail.

«J’ai commandé une veste de marque étrangère qui coûtait près de 80 millions de dôngs. Malheureusement, ce vêtement ne m’allait pas. Je l’ai donc envoyé à Hanoi à Lê Duc Trung pour qu’il le retouche, explique M. Duc, un client régulier du Sud. Vu que je n’était pas présent physiquement, il a retouché ma veste en fonction de mes mensurations, qu’il connaissait. Je n’étais pas entièrement satisfait et M. Trung a corrigé quelques détails sans demander un supplément. Il ne travaille pas pour s’enrichir. Il aime son métier. Je l’admire».

Dans son appartement, Lê Duc Trung a déposé sur sa table en bois des photos prises avec le secrétaire de l’Organisation du Parti de Hanoi, Pham Quang Nghi, la vedette Hông Nhung, le célèbre chanteur Tùng Duong et des designers vietnamiens et étrangers connus. Tous sont ses clients réguliers. «M. Trung crée des vêtements qui mettent en valeur ses clients, estime la présentatrice de télévision Ngoc Trinh, toujours vêtue des dernières tendances. Je lui demande de tout faire lui-même, même si cela lui prendre davantage de temps». Et Trung de répondre : «Je me charge de toutes les étapes de la fabrication».

Pour livrer des produits parfaits, il possède cinq machines à coudre, utilisées pour chaque phase de son travail. «Mes clients me passent commande régulièrement. Mais mon métier demande du temps, partage M. Trung. Car tous mes clients sont importants».

Texte et photos : Quê Anh/CVN

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