Rchâm Tih, fabricant de xylophones en bambou

Rchâm Tih a consacré sa vie à la fabrication et à la préservation des instruments de musique en bambou du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre). Plus qu’un métier, une véritable passion.

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Au Tây Nguyên, le gong - dont la réputation a franchi les frontières vietnamiennes - n’est pas le seul instrument de musique de cette région. Les xylophones en bambou sont aussi une fierté locale. Grâce aux efforts et à la persévérance d’artisans dévoués, les techniques de fabrication se sont transmises. Le quinquagénaire Rchâm Tih, du village de Jut, district de Ia Grai, province de Gia Lai, est un des dépositaires de ce savoir ancestral. Il est connu non seulement dans sa province mais aussi dans tout le Tây Nguyên.

L’artisan Rchâm Tih (à gauche) apprend à ses co-villageois les secrets du xylophone en bambou.

Le bambou - avec lequel on peut décidément tout faire - est la matière première de nombreux xylophones étonnants dont le T’rung, le K’long put, le Ting ning, le Koni. «On les retrouve dans toutes les fêtes villageoises traditionnelles du Tây Nguyên», affirme Rchâm Tih.

Un maître artisan

Avec un simple couteau et des tubes de bambou, l’homme peut fabriquer des T’rung, Ting ning ou Koni. «La technique n’est pas très compliquée, l’important c’est de créer des produits sonnant juste, explique-t-il. Les instruments de musique m’ont envoûté dès l’enfance. J’ai commencé à en fabriquer en imitant de vieux artisans du village, puis au fur et à mesure, j’ai développé un savoir-faire».

L’artisan parle avec enthousiasme du T’rung. D’après ses explications, il s’agit d’une sorte de xylophone en bambou qui ressemble à un clavier de tubes parallèles et inégaux, d’où sortent différents sons. Chaque tube est scellé à une extrémité et coupé en biseau à l’autre. Les sons ressemblent à ceux d’une rivière qui s’écoule ou au murmure du vent. «Les vieux T’rung ne comportaient que sept tubes. Maintenant, il y en a beaucoup plus, ce qui a permis d’élargir considérablement la gamme de sons».

En plus d’être un bon fabriquant, Rchâm Tih est aussi un bon musicien. Conscient de la nécessité de transmettre ce patrimoine, Rchâm Tih a initié des jeunes de son village à fabriquer ces instruments et à en jouer. «Je leur dis souvent qu’un instrument fabriqué dans les règles de l’art permettra au joueur de progresser facilement et que si l’on est déjà un bon instrumentiste, alors vous atteindrez l’extase musicale, rien de moins !», conclut-il.


Linh Thao/CVN

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