Le véhicule a été jeté le 21 novembre contre une barrière proche de la Commission policière de Belfast, une organisation communautaire indépendante qui a pour but de surveiller l'activité de la police. À peu près au même moment, des membres des forces de l'ordre ont essuyé des coups de feu, qui n'ont non plus pas fait de blessés.
Ces 2 attentats portent la marque des groupuscules dissidents républicains opposés au processus de paix, selon la presse locale.
La voiture piégée n'a que "partiellement explosé" et 2 hommes ont été aperçus s'échappant du véhicule en feu, a précisé une porte-parole de la police. "Si cet engin avait fonctionné comme le prévoyaient les terroristes, il y aurait certainement eu d'importants dégâts... Il est également très probable que cette bombe, déposée sans avertissement préalable, aurait provoqué des blessures très graves ou la mort, car des policiers tentaient d'évacuer la zone quand l'engin a explosé", a-t-elle ajouté.
Plusieurs attentats manqués à la bombe, parfois avec une grande quantité d'explosifs, ont été commis ces derniers mois en Irlande du Nord, en particulier début septembre quand un engin d'environ 270 kilos avait été désamorcé dans le Sud de la province.
Le même soir, des policiers ont été visés par 2 coups de feu dans le village de Garrison, près de la frontière avec la République d'Irlande.
Trois hommes ont été interpellés en Irlande du Nord et un troisième en République d'Irlande. "Nous avons dit dès le début que la situation était grave en matière de terrorisme", a déclaré le chef de la police locale, Matt Baggott, qui n'a pas voulu se prononcer sur les auteurs des attentats.
Un député du Sinn Féin, vitrine légale de l'IRA, a cependant évoqué l'implication possible de dissidents républicains. Qualifiant l'attentat manqué à la bombe d'"inacceptable", il a déclaré : "si cet attentat est le fait d'un petit nombre de groupes militaristes républicains, alors mon message est très clair : ces actions sont vaines".
Le secrétaire d'État britannique pour l'Irlande du Nord, Paul Goggins, a assuré que "ces dissidents ne gagneront pas". "Ils ne représentent qu'une petite minorité. Ce sont des criminels désespérés".
Ces attentats font craindre une résurgence des violences dans la province britannique semi-autonome. Un gouvernement biconfessionnel, réunissant catholiques séparatistes et protestants unionistes, a été mis en place à la suite des accords de paix dits du Vendredi Saint, le 10 avril 1998, mettant fin à une trentaine d'années de violences qui ont fait plus de 3.500 morts. Mais des organisations dissidentes de l'Armée républicaine irlandaise (IRA, catholique) refusent ce processus.
Début novembre, la Commission indépendante de contrôle (IMC), qui surveille l'activité des milices paramilitaires, avait averti que la menace constituée par ces groupes n'avait jamais été aussi élevée en 6 ans.
En mars, 2 soldats britanniques et un policier avaient été victimes d'attentats par balles revendiqués par 2 groupes dissidents de l'IRA, l'IRA-véritable (RIRA) et l'IRA-continuité (CIRA).
AFP/VNA/CVN