Nucléaire : l'Iran refuse le projet d'accord de l'AIEA

L'Iran a annoncé le 18 novembre son refus de transférer à l'étranger son uranium faiblement enrichi et a appelé à une nouvelle réunion avec les grandes puissances, signifiant ainsi son rejet du projet d'accord proposé par l'AIEA.

"Nous avons fait un examen technique et économique (...). Très certainement, nous ne transférerons pas à l'étranger notre uranium enrichi à 3,5%", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, cité mercredi par l'agence Isna. "Cela signifie que nous sommes prêts à examiner un échange simultané en Iran même", a-t-il ajouté.

Ces déclarations signifient que l'Iran refuse le projet d'accord tel que présenté par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le 21 octobre après des négociations entre l'Iran, les États-Unis, la Russie et la France.

À Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ian Kelly, a indiqué que les États-Unis n'allaient "pas fermer la porte du dialogue, mais à un certain point (ils commenceraient) à prêter plus d'attention à l'autre voie", en référence à la "piste double" du dialogue et des menaces de sanctions empruntée par le groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). "Il y a une réponse très claire et négative des Iraniens", a commenté de son côté le ministre français Bernard Kouchner, tout en souhaitant "continuer à parler" avec Téhéran.

Selon des diplomates occidentaux, le projet d'accord prévoyait le transfert vers la Russie d'une grande partie de l'uranium iranien faiblement enrichi (3,5%), pour qu'il y soit enrichi davantage avant d'être transformé en France en combustible pour un réacteur de recherche à Téhéran. "Nous avons un déficit de confiance", a expliqué à des journalistes à Vienne, Ali Asghar Soltanieh, représentant de l'Iran à l'AIEA. "Nous voulons être sûrs qu'il y ait la garantie qu'au bout du compte, nous recevrons du combustible pour le réacteur de recherches de Téhéran".

Mardi, le président américain Barack Obama, en visite à Pékin, et son homologue chinois Hu Jintao, ont appelé l'Iran à "répondre positivement à la proposition" de l'AIEA, estimant que Téhéran devrait assumer "les conséquences" d'un blocage.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait pour sa part jugé "prématuré" mardi de conclure que les discussions sur le nucléaire iranien avaient échoué.

M. Mottaki a affirmé que l'Iran voulait une nouvelle réunion technique avec les États-Unis, la Russie et la France, sous l'égide de l'AIEA, pour aborder la question d'un échange d'uranium faiblement enrichi de l'Iran contre du combustible.

Selon M. Mottaki, les représentants américains, russes et français ont proposé de "prendre l'uranium iranien enrichi à 3,5% pour donner en contrepartie du combustible à 20% et comme l'Iran a besoin de 116 kilos de combustible il faudrait leur livrer en contrepartie 1.160 kilos d'uranium enrichi à 3,5%".

La question de l'enrichissement est au centre du bras de fer entre l'Iran et les puissances du groupe des Six qui redoutent que Téhéran n'utilise l'uranium à des fins militaires.

Le transfert de l'uranium enrichi iranien vers l'étranger permettrait d'apaiser les inquiétudes internationales sur le programme nucléaire iranien en assurant un plus grand contrôle des stocks iraniens.

L'uranium enrichi sert à produire du combustible pour des réacteurs civils mais entre également, à un niveau élevé d'enrichissement, dans la fabrication de la bombe nucléaire.

M. Soltanieh a en outre fait état mercredi d'une seconde visite, hier, d'inspecteurs de l'AIEA sur le chantier du nouveau centre d'enrichissement d'uranium près de Qom (150 km au sud-ouest de Téhéran).

AFP/VNA/CVN

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