Crise politique après la remise en cause des élections législatives irakiennes

La tenue en janvier des élections législatives irakiennes a été remise en cause le 18 novembre par un veto du vice-président sunnite à la loi électorale, suscitant une crise sans précédent au Sommet de l'État.

Les États-Unis se sont déclarés "très déçus de ces développements", a dit le porte-parole du département d'État, Ian Kelly.

Après l'annonce du veto du vice-président Tarek al-Hachémi, la Commission électorale a annoncé que le scrutin serait "certainement" retardé et qu'elle suspendait ses activités jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi.

La décision de M. Hachémi oblige les députés à rediscuter de la loi électorale alors que l'ONU avait déjà qualifié la préparation du scrutin en un temps si court de "tâche herculéenne".

"Le 15 novembre, j'ai envoyé une lettre au parlement pour demander une révision de la loi. Le parlement m'a proposé d'opposer mon veto à son article premier contesté, ce que j'ai fait aujourd'hui", a déclaré M. Hachémi aux journalistes à Bagdad.

Une épreuve de force s'est engagée entre la présidence irakienne et le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, qui a appelé la commission électorale et le parlement à passer outre ce veto et à poursuivre leurs activités pour tenir les élections à temps. Le veto "n'a pas de base constitutionnelle solide et représente une menace dangereuse pour la démocratie", a-t-il dit dans un communiqué. Il a incité le parlement à "tenir une séance urgente pour réaffirmer sa décision de tenir des élections en temps voulu".

Mais pour la Commission électorale, il est quasi-impossible d'organiser un scrutin dans un délai encore raccourci par les nouvelles discussions au parlement.

"Nous suspendons toutes nos activités, y compris l'enregistrement des listes des candidats et l'impression des bulletins de vote, jusqu'à l'adoption d'une loi électorale. La situation est très difficile et retardera certainement les élections", a annoncé Kassem al-Aboudi, un responsable de cette instance indépendante.

La commission parlementaire des lois devait se réunir hier, a affirmé son président Bahaa al-Araji. La législature se termine le 15 mars 2010 et les élections doivent avoir lieu au plus tard 45 jours avant, soit fin janvier.

M. Hachémi souhaite que la loi, adoptée le 8 novembre par le parlement, attribue 15% des sièges de l'Assemblée notamment aux minorités et aux Irakiens de l'étranger, soit 48 sièges sur 323, contre les 5% figurant dans le texte actuel.

Les dates des 18 et 21 janvier avaient été évoquées par la commission électorale pour tenir ces deuxièmes législatives depuis 2003.

Les commandants américains avaient prévenu qu'un report de la date des élections pourrait les pousser à revoir le calendrier de retrait de leurs troupes de combat stationnées en Irak. Ce retrait, qui doit s'achever à la mi-août, est un prélude au désengagement total américain fin 2011.

AFP/VNA/CVN

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