Israël et Hamas respectent la trêve à Gaza et négocient au Caire

Israël et le Hamas respectaient scrupuleusement lundi 11 août un cessez-le-feu, laissant 72 heures à leurs négociateurs pour tenter de mettre un terme durable à une guerre qui a fait près de 2.000 morts palestiniens à Gaza.

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Aucun tir de roquette n'a été rapporté de la bande de Gaza depuis minuit (21h00 GMT dimanche 10 août) et l'entrée en vigueur de la trêve conclue dimanche 10 août au Caire entre Israéliens et Palestiniens par l'entremise des Égyptiens, a indiqué l'armée israélienne.

Saeb Erekat (gauche), chef de la délégation palestinienne, discute avec Nabil al-Arabi, secrétaire général de la Ligue arabe, le 11 août au Caire
Photo : AFP/VNA/CVN

Celle-ci n'a pour sa part procédé à aucune frappe. Une fillette d'un mois et demi blessée par un bombardement antérieur au cessez-le-feu a succombé. C'était lundi la seule victime rapportée au 35e jour d'une guerre au cours de laquelle les morts se sont comptés par dizaines quotidiennement.

Les hostilités ont tué 1.940 Palestiniens depuis leur début le 8 juillet, selon les secours locaux. Soixante-quatre soldats et trois civils sont morts côté israélien.

Dans la ville de Gaza, les habitants épuisés espéraient non seulement que le cessez-le-feu durerait, mais qu'il serait l'occasion d'en finir enfin avec le cycle incessant des guerres.

"Ce n'est pas une trêve durable que nous voulons, c'est la paix", disait Bassma Abou Obeid sur le marché aux légumes du camp de Chati.

Le sort des Gazaouis se joue au Caire

Le sort des Gazaouis était entre les mains des négociateurs israéliens et palestiniens.

Après s'être entendus à distance par l'intermédiaire des Égyptiens sur un cessez-le-feu provisoire, ils ont engagé lundi des discussions, toujours indirectes et toujours secrètes pour une trêve permanente.

On ignore précisément quelles lignes rouges se tracent Israël et le Hamas dans les nouvelles discussions.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé que le rétablissement de la sécurité d'Israël primait sur toute autre considération.

Fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion à la guerre et avec les pressions des faucons de son gouvernement qui réclament d'en finir militairement avec le Hamas, il a fait assaut d'intransigeance. Mais il s'est dit prêt à voir l'Autorité palestinienne jouer un "rôle" à l'avenir à Gaza.

Le ministre israélien des Finances, Yaïr Lapid, a déclaré lundi 11 août que l'opération "Bordure Protectrice" ne pouvait s'achever sans l'ouverture d'un "front diplomatique".

Le Hamas sous pression

Des Palestiniens se tiennent à l'entrée de leur maison ravagée par les frappes israéliennes, le 11 août à Jabaliya, dans la bande de Gaza
Photo : AFP/VNA/CVN

M. Netanyahu accepte globalement de traiter avec l'Autorité palestinienne mais pas avec le Hamas. La difficulté pour lui consiste dans la réconciliation récente entre les rivaux palestiniens de 2007.

Le Hamas, lui, est soumis à la pression de convertir la résistance opposée à l'armée israélienne pendant la guerre en gains politiques au bénéfice de Gazaouis accablés par les morts et les destructions.

Le Hamas et les Palestiniens exigent la levée du blocus qu'Israël impose depuis 2006 et qui asphyxie le territoire exigu sur lequel s'entassent 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée.

L'Autorité palestinienne semblait appelée à revenir dans le jeu à Gaza. Le gouvernement d'unité nationale formé après la réconciliation Fatah-Hamas et l'Autorité palestinienne "assumeront l'exécution de tout ce dont il aura été convenu" en Égypte, a dit Azzam al-Ahmed, chef de la délégation palestinienne au Caire.

Risque d'une nouvelle guerre

Pour le Hamas, les discussions sont compliquées par le rôle dévolu à l'Égypte.

Les Palestiniens réclament la réouverture du point de passage de Rafah vers l'Égypte, le seul qu'Israël ne contrôle pas et que La Caire maintient fermé presque en permanence depuis la destitution il y a un an du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans dont est issu le Hamas. Les relations de l'Égypte avec le Hamas se sont fortement dégradées depuis.

Sans levée du blocus, "je crains que les conditions seront alors en place pour un nouveau round de violences", a dit le coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU à Gaza, James Rawley.

Une ONG islamique turque a annoncé son intention d'affréter une nouvelle flottille pour tenter de briser le blocus de Gaza, quatre ans après une première tentative qui s'était soldée par la mort de dix activistes turcs.

AFP/VNA/CVN

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