«Je demande aux observateurs de l'ASEAN de se rendre dans la zone contestée afin de garantir un accord de cessez-le-feu permanent", a indiqué Hor Namhong à son retour à Phnom Penh, suite à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le conflit thaïlando-cambodgien.
"Nous allons attendre et voir si la Thaïlande pourra ou non accepter cette proposition et nous pourrons ainsi connaître la véritable ambition de la partie thaïlandaise", a-t-il ajouté.
Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN est prévue le 22 février sur ce litige territorial entre la Thaïlande et le Cambodge.
"Si la Thaïlande accuse le Cambodge d'invasion et d'avoir ouvert le feu en premier, elle ne devrait toutefois pas refuser les observateurs afin d'assurer un cessez-le-feu permanent", a souligné Hor Namhong.
"Pour l'instant, je tiens à demander à la présidence de l'ASEAN ou à son représentant de prendre part à chacune des rencontres entre le Cambodge et la Thaïlande", a-t-il poursuivi. Il a par ailleurs rappelé que le Cambodge avait beaucoup négocié avec son voisin thaïlandais entre 2008 et 2010 et que les accords issus de ces négociations n'avaient pu être appliqués par la partie thaïlandaise, laquelle s'était justifiée par le refus du parlement de les approuver.
De nouveaux affrontements entre les troupes thaïlandaises et cambodgiennes ont éclaté le 16 février au matin à proximité du passage de Pralanpad-lak, situé dans le district de Kanthalalak, dans la province frontalière thaïlandaise de Si Sa Ket, a rapporté la version en ligne du Daily News.
Après que des échanges de tirs se soient produits le 16 février à 03h00 heure locale, les habitants thaïlandais du district de Kanthalalak ont trouvé refuge dans des bunkers. Aucun mort ni blessé n'a été signalé pour l'instant.
Le gouverneur de la province de Si Sa Ket, Somsak Suwansucharit, a vivement conseillé aux villageois frontaliers de trouver refuge dans des bunkers s'ils entendaient des coups de feux, et d'évacuer immédiatement la zone si les échanges de tirs perduraient plus d'une demi-heure.
Le dernier échange de tirs d'armes légères entre les troupes thaïlandaises et cambodgiennes s'est produit le 14 février au passage de Chong Don Ai, dans le sous-district de Roung de la même province, et a fait un blessé, un soldat thaïlandais.
La Thaïlande et le Cambodge se disputent la souveraineté d'une zone située à proximité du temple de Preah Vihear, sis à cheval entre ces deux pays d'Asie du Sud-Est.
La Cour internationale de justice (CIJ) a statué en 1962 que le temple appartenait au Cambodge, sans pour autant parvenir à résoudre le litige concernant l'espace de 4,6 kilomètres carrés situé en contrebas de l'édifice.
Les tensions sont montées d'un cran une semaine après l'inscription par le Cambodge du temple de Preah Vinear sur la liste des sites du Patrimoine mondial, le 7 juillet 2008. Depuis cette date, les deux parties ont massé des militaires à leur frontière, provoquant des incidents sporadiques dans lesquels les deux parties ont enregistré des victimes. Le dernier bilan fait état de huit décès et d'une soixantaine de blessés entre le 4 et le 7 février.
XINHUA/VNA/CVN