Ce test ne devrait pas avoir d'impact sur la majorité des utilisateurs. "Selon toute probabilité, vous n'allez même pas remarquer qu'il y a un test", indique le blog de Google. Selon son ingénieur Lorenzo Colitti, seuls 0,05% des utilisateurs pourraient avoir du mal à accéder aux sites participant aux tests.
Une adresse IP est un numéro attribué à chaque appareil branché à Internet qui permet d'identifier les destinations du trafic Internet à travers le monde. Il existe des adresses IP de version 4 (IPv4) et 6 (IPv6). Les adresses IPv4 étant bientôt en rupture de stock, il s'agit de recourir aux adresses IPv6.
L'objectif du test, explique l'Internet Society qui a initié cette journée, "est de pousser les acteurs de l'Internet à se préparer" au nouveau standard "IPv6 pour assurer le succès de la transition", peut-on lire sur le site Internet de cette association dédiée au développement d'Internet.
Le test de 24 heures a commencé dans la nuit d 7 au 8 juin à 00h00 GMT.
L'ingénieur réseau de Facebook Donn Lee a déclaré que la journée test de le 8 juin ("IPv6 day") "va permettre au secteur de l'Internet d'avoir un bon aperçu des éventuels problèmes que les adresses IPv6 pourraient soulever, de trouver des solutions et d'accélérer l'adoption mondial du standard IPv6". Selon lui, 99,97% des utilisateurs de Facebook ne seront pas touchés par la journée de test.
Le standard actuel IPv4 permet l'existence de "seulement" quatre milliards d'adresses IP. Dans un rapport diffusé en juin, l'entreprise Cisco prévoit qu'il y aura plus de 15 milliards d'appareils connectés à Internet d'ici 2015 c'est à dire près de deux fois plus que d'êtres humains.
Cela fait plusieurs années que l'organisme chargé de réglementer les noms de domaine de l'Internet, l'Icann, demande l'adoption du nouveau standard IPv6, qui permet l'existence d'environ 340 sextillions d'adresses, suffisamment pour que mille milliards de personnes disposent chacune de mille milliards d'adresses IP.
L'organisme avait annoncé en février qu'il avait distribué ses cinq derniers lots d'adresses IP. Les adresses au standard IPv4 devaient commencer par être épuisées en Asie, où la demande connaît la plus forte expansion.
Vint Cerf, l'ancien président de l'Icann, un vice-président de Google considéré comme un "père fondateur" d'Internet, a indiqué que lui et les autres ingénieurs avec qui il travaillait n'avaient pas réalisé qu'il y aurait besoin de plus d'adresses IP quand ils ont crée le protocole IPv4 en 1977. "Je pensais que c'était une expérience et je pensais que 4,3 milliards ce serait assez pour mener cette expérience", a-t-il dit dans une interview au Sydney Morning Herald. "Qui aurait bien pu imaginer le nombre d'adresses dont nous aurions besoin?".
AFP/VNA/CVN