Bactérie Eceh : des analyses attendues pour faire germer la vérité

Après la fausse piste du concombre espagnol, les soupçons se portent désormais sur des graines germées vendues par une entreprise de jardinage du Nord de l'Allemagne comme vecteur de transmission de la bactérie Eceh qui a fait 22 morts en Europe.

La preuve définitive n'en a pas encore été apportée, a déclaré Gert Lindemann, le ministre de l'Agriculture du Land de Basse-Saxe, où se trouve cette entreprise, dans l'arrondissement d'Uelzen. Mais "les présomptions sont toutefois si fortes que nous devons recommander aux consommateurs de renoncer pour l'instant à la consommation de graines germées", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Hanovre.

Des analyses de laboratoire étaient encore attendues le 6 juin. Selon M. Lindemann, l'entreprise en question emploie différentes sortes de graines germées, essentiellement pour les salades, venues d'Allemagne, mais travaille aussi avec d'autres pays européens et l'Extrême-Orient.

La Commission européenne a indiqué le 5 juin que l'Allemagne devrait prochainement lancer un avertissement via le système européen d'alerte rapide. Il ne s'agit pas à ce stade d'une véritable alerte européenne portant sur des lots spécifiques, comme cela avait été le cas à propos des concombres espagnols, a toutefois souligné Frédéric Vincent, porte-parole en charge des questions de santé.

Ces développements interviennent alors qu'un nouveau bilan, faisant état de 22 morts en Europe, dont 21 en Allemagne, a été rendu public dans l'après-midi par le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) à Stockholm.

Il a été confirmé par Reinhard Burger, président de l'Institut de veille sanitaire allemand Robert-Koch (RKI), pendant une visite dans un hôpital à Hambourg (Nord), dont la région a enregistré la majorité des victimes allemandes.

Au total, dans les pays membres de l'Union européenne, 1.605 cas de contamination par une forme rare de la bactérie Escherichia coli entérohémorragique (Eceh) sont désormais recensés et 658 autres présentent le syndrome hémolytique et urémique (SHU), a précisé l'ECDC.

Plusieurs pistes ont été évoquées ce week-end par la presse allemande comme origine de la contamination, dont celle d'un restaurant de Lübeck, dans le Schleswig-Holstein (État régional du Nord) dont 17 clients sont tombés malades.

La nourriture et surtout les légumes ont été rapidement soupçonnés par les scientifiques et les autorités sanitaires d'être le vecteur de la maladie, et plus particulièrement des concombres en provenance d'Espagne, qui ont été finalement mis hors de cause. Mais le laboratoire européen de référence pour l'Escherichia coli, à Rome, avait affirmé cette semaine que les analyses ne permettaient pas de mettre les légumes en cause.

Le 5 juin, plusieurs scientifiques ont émis l'hypothèse que la bactérie pouvait provenir des centres de production de biogaz, nombreux dans un pays qui privilégie le recyclage de ses déchets organiques. Le biogaz est produit par la fermentation de matières organiques animales ou végétales. "Il y a toutes sortes de bactéries qui n'existaient pas auparavant qui sont maintenant produites dans les bacs de fermentation", a déclaré Bernt Schottdorf, patron d'un laboratoire médical à Augsbourg (Sud) au quotidien Welt am Sonntag, soulignant que plus de 80% de ces déchets étaient ensuite utilisés pour fertiliser les terres.

Face au manque de résultats des chercheurs allemands, la Commission européenne s'est dite prête le 4 juin à envoyer une équipe d'experts en Allemagne tandis que l'opposition sociale-démocrate (SPD) et les Verts ont dénoncé la lenteur des recherches et le "manque de coordination" entre autorités fédérales et régionales. Des critiques rejetées par le ministre fédéral de la Santé, Daniel Bahr, également en visite à Hambourg. "On ne peut pas nous reprocher de ne pas avoir fait le nécessaire", a-t-il déclaré.

AFP/VNA/CVN

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