Progrès importants contre le mélanome avancé

Deux nouveaux traitements, dont une thérapie ciblant un gène dont la mutation est liée à la moitié des mélanomes avancés, permettent pour la première fois de prolonger la vie de malades souffrant de ce cancer très agressif de la peau, selon des essais cliniques dévoilés le 5 juin.

"Les études présentées aujourd'hui mettent en évidence les énormes avancées dans le traitement du mélanome métastasé", a souligné le Dr Lynn Schuchter, professeur de cancérologie à la faculté de médecine de l'Université de Pennsylvanie. "Jusqu'à récemment nous avions peu d'options pour nos malades et peu d'espoir d'une longue survie", a-t-elle ajouté en introduction de la présentation de ces études à la 47e conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), plus important colloque mondial de cancérologie réuni ce week-end à Chicago.

Ainsi, l'agent expérimental du laboratoire suisse Roche, administré oralement et appelé vemurafenib ou PLX4032, neutralise le gène mutant BRAF pour l'empêcher de produire une protéine jouant un rôle clé dans le développement de ce cancer.

Un essai clinique international de phase 3 a comparé le PLX4032 à la chimiothérapie actuelle avec de la dacarbazine, utilisée depuis 1975.

Pour cet essai clinique, 675 malades souffrant d'un mélanome métastasé jamais soigné et tous porteurs des mutations du gène BRAF ont été pour moitié traités avec du vemurafenib et l'autre moitié avec la chimiothérapie conventionnelle.

Une analyse des résultats après une période médiane de trois mois montre que le vemurafenib a réduit de 63% le risque de décéder de ces patients par rapport à ceux soumis à la chimiothérapie.

Le vemurafenib a aussi permis une réduction de 74% du risque de progression de la maladie par rapport à la dacarbazine.

Enfin, moins de 10% des participants traités avec du vemurafenib ont souffert d'effets secondaires dont les plus communs sont des irritations de la peau et des douleurs articulaires. "Ces résultats représentent vraiment une énorme avancée vers le traitement personnalisé des mélanomes", s'est félicité le Dr Paul Chapman, du centre du cancer Memorial Sloan-Kettering à New York, principal auteur de cette étude très attendue à l'ASCO et publiée dans le New England Journal of Medicine .ii "Il s'agit du premier traitement réussi du mélanome ciblant des patients porteurs de mutations génétiques spécifiques dans leur tumeur, et il pourrait devenir l'une des deux seules thérapies prolongeant la survie de patients atteints d'un mélanome avancé", a relevé le cancérologue.

Le seul autre traitement permettant de prolonger la vie des sujets atteint d'un mélanome avancé est l'anticorps ipilumumab dont le nom commercial est Yervoy, du laboratoire Bristol-Myers Squibb, qui stimule le système immunitaire.

Le Yervoy avait été le premier médicament à montrer un gain substantiel de survie chez ces malades dans un essai clinique de phase 3 dévoilé lors de la conférence de l'ASCO en 2010.

Il faisait aussi l'objet d'une présentation le 5 juin : un essai clinique de phase 3 montre en effet que le Yervoy pris en combinaison avec une chimiothérapie prolonge nettement la vie de personnes atteintes d'un mélanome avancée par rapport à la chimiothérapie seule.

Le taux de survie à trois ans a été de 20,8% parmi les malades ayant pris le Yervoy en plus d'une chimiothérapie, contre seulement 12,2% sans le Yervoy. Ce médicament a été approuvé en mars 2011 par l'Agence américaine des médicaments (FDA).

La prochaine étape consiste à tester une combinaison de l'anticorps Yervoy avec le vemurafenib chez les patients souffrant d'un mélanome avancé. Un essai clinique de phase 1 a déjà commencé, approuvé par la FDA.

AFP/VNA/CVN

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