Il faut investir d'urgence plus d'argent, éliminer des gaspillages et affiner les programmes de lutte contre la maladie pour consolider les progrès et sauver des millions de vies qui sont toujours menacées, indique dans un rapport l'agence spécialisée des Nations unies, Onusida.
Le document "Déjà 30 ans de sida : les nations à la croisée des chemins" rappelle les succès spectaculaires remportés depuis qu'une étude publiée le 5 juin 1981 avait révélé les cas de cinq jeunes homosexuels californiens dont les systèmes immunitaires avaient été détruits par le virus. Mais sur la même période, le nombre de séropositifs a atteint environ 34 millions à la fin de 2010 et près de 30 millions de personnes sont mortes du syndrome d'immunodéficience acquise. "Le nombre de personnes qui sont infectées et meurent diminue, mais les ressources internationales nécessaires pour soutenir ce progrès ont décliné pour la première fois en dix ans, en dépit des besoins immenses non satisfaits", met en garde le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
"C'est un problème majeur, majeur, majeur", a insisté vendredi Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida, à l'occasion du lancement du rapport qui précède une réunion de haut niveau sur le sida la semaine prochaine au siège de l'ONU.
Selon lui, les chiffres publiés vendredi dernier montrent le besoin de renforcer le dépistage qui permet de réduire les taux d'infection. Par ailleurs, l'Onusida se félicite en particulier des "progrès spectaculaires" dans la fourniture de médicaments contre le sida, -jadis réservés aux pays développés-, aux malades vivant dans les pays pauvres.
À la fin de 2010, 6,6 millions d'habitants des pays ayant un niveau de revenus bas ou moyen avaient accès à un traitement antisida, dit le rapport. Soit un accroissement de 1,4 million par rapport à 2009 et la multiplication par 22 du chiffre de 2001. L'agence onusienne y voit une "illustration frappante de la solidarité internationale, d'approches novatrices et de réponses centrées sur l'homme".
D'un autre côté, l'objectif d' "accès universel" fixé par l'ONU pour 2010 est loin d'être atteint, avec neuf millions de séropositifs ne recevant pas de traitement adéquat.
Pour y parvenir et progresser sur d'autres fronts de lutte contre le sida, il faut augmenter les financements. Entre 2001 et 2009, les ressources affectées aux pays pauvres pour la lutte contre le sida ont décuplé, passant de 1,6 milliard de dollars à 15,9 milliards par an.
AFP/VNA/CVN