Syrie : les jihadistes de l’EI aux portes de la ville kurde d’Aïn al-Arab

Les jihadistes de l'État islamique (IE) resserrent leur étau sur Aïn al-Arab, la troisième ville kurde de Syrie à la frontière avec la Turquie, au moment où Ankara examine son engagement militaire dans la coalition anti-EI.

>>Syrie : des frappes visent l'or noir des jihadistes, Al-Qaïda menace

>>Syrie : nouvelles frappes américaines contre l'État islamique, la coalition s'élargit

Les combattants du groupe extrémiste n’étaient plus lundi 29 septembre qu’à 5 km de cette ville stratégique appelée Kobané en kurde, dont le centre a été pour la première fois touché par des roquettes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

La quinzaine de roquettes lancées par les jihadistes sur le centre-ville a fait trois morts, selon l'ONG, qui a précisé que l'EI ne s'en était jamais approché aussi près depuis le début, il y a deux semaines, de son offensive dans la région.

Les tanks de l'armée turque prennent position à la frontière syrienne près de la ville de Kobané, le 29 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

S'ils faisaient sauter ce verrou, les jihadistes contrôleraient une longue bande territoriale continue au Nord de la Syrie, le long de la frontière turque.

Leur assaut a entraîné un exode massif de population, au moins 160.000 personnes ayant traversé la frontière pour se réfugier en Turquie, qui n'a eu d'autre choix que d'ouvrir sa frontière.

Des miliciens du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, ont alors fait le chemin inverse pour aller prêter main forte à leurs frères syriens assiégés.

La pression jihadiste sur Aïn al-Arab n'épargne pas la Turquie puisque qu'au moins trois obus de mortier venant de la zone des combats ont atteint son territoire depuis dimanche 28 septembre. En réaction, Ankara a renforcé lundi 29 septembre son dispositif militaire autour du poste-frontière de Mursitpinar (Sud) en y acheminant plus d'une dizaine de chars et de véhicules blindés.

Débats à Ankara

Cette évolution nourrit les débats à Ankara, où le gouvernement islamo-conservateur doit déposer mardi 30 septembre un projet de mandat autorisant l'intervention de son armée en Irak et en Syrie.

Si le Parlement l'approuve jeudi 2 octobre, la Turquie se joindra à la coalition internationale initiée par les États-Unis, après avoir dans un premier temps explicitement refusé de lui apporter une aide militaire.

Ankara a longtemps justifié son refus d'intervenir par la nécessité de protéger sa quarantaine de ressortissants retenus en otage depuis juin par l'EI après la prise du consulat turc de Mossoul (Irak).

Après leur libération le 20 septembre et le récent voyage du président, Recep Tayyip Erdogan, aux États-Unis, la Turquie a toutefois amorcé un revirement, au point que ce dernier a assuré dimanche 28 septembre : "Nous ne pouvons rester en dehors" du combat contre les jihadistes. M. Erdogan a ajouté qu'une intervention terrestre pourrait même être nécessaire.

La Turquie accueille aujourd'hui plus de 1,5 million de réfugiés syriens ayant fui les combats entre les troupes du gouvernement de Bachar al-Assad et une opposition divisée entre modérés et jihadistes, qui ont fait près de 200.000 morts depuis 2011.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top