Statut de Palestine : Barack Obama refuse le "raccourci"

Les Palestiniens se sont dits le 21 septembre prêts à attendre que le Conseil de sécurité de l'ONU statue sur la demande d'adhésion d'un État de Palestine -récusée par Barack Obama comme un "raccourci" illusoire- mais être disposés à étudier ensuite des alternatives.

Le président français, Nicolas Sarkozy, a, de son côté, appelé l'Assemblée générale à accorder à la Palestine le "statut inrmédiaire d'État observateur" à l'ONU, parallèlement à des négociations israélo-palestiniennes pour parvenir à un accord de paix "définitif" d'ici un an.

Le président américain, qui s'est abstenu de commenter la proposition française, rencontrait en soirée le président palestinien, Mahmoud Abbas, à New York, quelques heures après avoir rejeté son projet à la tribune de l'ONU.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, devait, à son tour, s'entretenir ensuite avec M. Abbas, puis avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'Afrique du Sud, le Brésil et le Liban, qui siègent tous trois comme membres non permanents au Conseil de sécurité, ont apporté leur soutien à la demande palestinienne.

"Le président Abbas veut que personne ne nous soupçonne de manquer de sérieux si nous nous adressons aux deux instances en même temps. Il donnera donc du temps au Conseil de sécurité pour examiner notre demande d'admission à part entière, avant d'aller à l'Assemblée générale", a déclaré le négociateur palestinien, Nabil Chaath.

"Le président Abbas repartira très probablement en Palestine après son discours" aujourd'hui à l'Assemblée générale, qui doit coïncider avec le dépôt de la demande d'adhésion, a indiqué M. Chaath.

"Si à un certain moment, qui n'a pas été décidé, nous considérons qu'il y a eu un délai injustifié, nous irons à l'Assemblée générale (...) S'il n'y a pas de décision ou un veto, nous irons à l'Assemblée générale", a-t-il précisé.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a souligné qu'un vote au Conseil de sécurité n'interviendrait pas avant "plusieurs semaines", estimant que ce délai pourrait être "mis à profit pour développer une stratégie" de compromis, celle offerte par Nicolas Sarkozy. "Je suis convaincu qu'il n'existe pas de raccourci vers la fin d'un conflit qui persiste depuis des décennies. La paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions à l'ONU. Si c'était aussi facile, cela aurait déjà eu lieu", avait déclaré dans la matinée Barack Obama devant l'Assemblée générale. "Il y a un an, j'ai souhaité une Palestine indépendante à cette tribune", a reconnu M. Obama. "Je croyais, et je crois toujours, que les Palestiniens méritent leur propre État. Mais j'ai aussi dit qu'une paix véritable ne peut être obtenue qu'entre les Israéliens et les Palestiniens eux-mêmes", a-t-il rappelé.

Des dizaines de milliers de Palestiniens ont défilé mercredi dans une ambiance festive dans les villes autonomes de Cisjordanie pour soutenir la demande d'admission, les rassemblements les plus importants dans ce territoire depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005.

Ban Ki-moon appelle Netanyahu à la "retenue"

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé mercredi au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'agir avec "retenue" à l'égard de la demande palestinienne d'admettre un État de Palestine à l'ONU.

"Le secrétaire général a exhorté le Premier ministre à agir avec responsabilité, sagesse et retenue à l'égard de l'approche des Palestiniens à l'ONU", a indiqué le porte-parole de M. Ban, Martin Nesirky, à l'issue d'une rencontre entre les deux hommes.

"Le secrétaire général a réitéré son soutien envers un État palestinien, vivant côte à côte avec Israël dans la sécurité. Il a réaffirmé que des négociations étaient la seule voie pour une solution durable", selon la même source. "Il a souligné la nécessité (de prendre) des décisions historiques des deux côtés en ce moment critique", a ajouté le porte-parole.

Près de 70% des Israéliens accepteraient un État palestinien

Près de 70% des Israéliens disent qu'ils accepteraient un État palestinien si celui-ci obtenait la reconnaissance par les Nations unies, selon un sondage publié mercredi. Cette étude a été menée par l'Institut de recherche pour la paix Harry S. Truman à l'Université hébraïque de Jérusalem (HUJI) et par le Palestinian Center for Policy and Survey Research à Ramallah. Ce sondage a interrogé 605 Israéliens adultes, et 1.200 Palestiniens adultes résidant en Cisjordanie, à Jérusalem Est et dans la bande de Gaza avant l'adresse que doit prononcer le président de l'Autorité nationale palestinienne, Mahmoud Abbas, ce vendredi.

Si l'ONU décide de reconnaître un État palestinien, 69% des Israéliens pensent qu'Israël devrait soutenir cette décision de l'ONU, et 34% déclarent que l'État hébreu devrait alors ouvrir des négociations avec les Palestiniens sur sa mise en oeuvre. Environ 35% des personnes interrogées refuseraient toute modification sur le terrain par les Pales- tiniens.

Plus de 80% des Palestiniens soutiennent ce recours à l'ONU pour obtenir la reconnaissance de leur État.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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