L'ex-président afghan Rabbani tué dans un attentat

L'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani, chargé par le gouvernement de négocier la paix avec les talibans, a été tué le 20 septembre par un faux émissaire taliban qui avait caché une bombe dans son turban, un meurtre dénoncé avec force par Kaboul et ses alliés occidentaux.

M. Rabbani est la plus haute personnalité politique afghane assassinée depuis l'invasion du pays par les Occidentaux à la fin 2001. Ce meurtre intervient deux mois après celui d'un autre allié de poids du président afghan Hamid Karzaï, son frère Ahmed Wali Karzaï, l'homme fort du Sud.

Burhanuddin Rabbani, qui avait 71 ans, était revenu sur le devant de la scène il y a un an lorsqu'il avait été nommé à la tête du nouveau Haut conseil pour la paix (HPC), créé par le président Karzaï pour établir des contacts avec les insurgés en vue de mettre fin à la guerre.

Son assassinat risque de compliquer encore plus la mise en place d'un éventuel processus de paix afghan, pour l'heure toujours officiellement refusé par les talibans malgré les appels du pied de responsables occidentaux, qui affirment pour certains que des contacts préliminaires ont eu lieu.

Le président Karzaï, en visite aux États-Unis, a salué le sacrifice du "patriote" Burhanuddin Rabbani, tout en affirmant que son assassinat n'empêcherait pas son pays de progresser.

S'il a décidé d'écourter son séjour, M. Karzaï a maintenu un entretien prévu avec le président Barack Obama qu'il a rencontré dans un hôtel de New York peu après l'annonce de la mort de M. Rabbani. L'assassinat a été condamné par les alliés occidentaux de Kaboul, M. Obama en tête, qui ont toutefois assuré que cela n'entamerait pas leur détermination à pacifier le pays.

Le Pakistan, souvent accusé par les États-Unis de soutenir les talibans afghans, a également dénoncé ce meurtre.

Le président français Nicolas Sarkozy a condamné "cet acte terroriste d'une lâcheté insupportable" contre "un homme de paix, qui oeuvrait avec détermination à la réconciliation des Afghans". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi condamné "dans les termes les plus fermes possibles" l'assassinat de M. Rabbani. Selon la police et son entourage, M. Rabbani a été tué par un faux émissaire taliban en fin d'après-midi à son domicile de Kaboul, situé dans le quartier diplomatique de la capitale afghane, déjà ensanglanté six jours plus tôt par une série d'attaque de kamikazes talibans qui avaient tué 14 personnes.

Selon un proche de M. Rabbani, le kamikaze et son complice sont arrivés en voiture en compagnie de Mohammad Massom Stanikzai, le chef adjoint du HPC.

Les deux hommes disaient porter des "messages spéciaux" de la part des talibans et étaient considérés comme des hommes "très sûrs" par M. Stanikzai, selon un membre du HPC, Fazel Karim Aymaq. "Les deux hommes étaient venus négocier avec Rabbani au nom des talibans", a confirmé le chef de la section criminelle de la police de Kaboul, Mohammad Zaher.

Selon M. Aymaq, le kamikaze taliban "a posé sa tête sur l'épaule de M. Rabbani pour le saluer et a fait exploser sa bombe".

L'explosion a tué les deux hommes et blessé le complice du meurtrier, qui a été arrêté, a précisé un proche de M. Rabbani.

Au moins trois autres personnes, dont Mohammad Massom Stanikzai, ont été blessées par l'explosion, selon la police. "M. Stanikzai a été blessé mais son état s'améliore et nous espérons qu'il va s'en remettre", a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Siddiq Siddiqui. Les talibans, qui assassinent régulièrement des alliés du gouvernement, n'avaient fait aucune déclaration et n'étaient pas joignables le 20 septembre au soir.

La rébellion a gagné du terrain ces dernières années malgré l'envoi régulier de renforts occidentaux. Les insurgés multiplient les attaques, y compris à Kaboul, alors que l'OTAN prévoit de retirer d'ici la fin 2014 ses troupes de combat qui portent à bout de bras le gouvernement et de confier la sécurité du pays aux fragiles forces afghanes, une perspective qui fait craindre à certains observateurs une future guerre civile.

AFP/VNA/CVN

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