"Nous avons mis nos actes en accord avec nos paroles avec un message de confiance et de solidarité" envers l'Europe de l'Est, a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à l'issue d'un sommet où l'Europe s'est mise en ordre de bataille en vue de la réunion du G20 de Londres le 2 avril.
Concrètement, l'Union européenne (UE) va doubler à 50 milliards d'euros son enveloppe de prêts d'urgence disponibles pour faire face aux difficultés financières dans ces pays. C'est la deuxième fois depuis décembre que ce montant est doublé.
"S'il y a besoin d'aider un pays qui a des besoins particuliers, il y aura possibilité de l'aider", a assuré le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l'UE.
La Hongrie et la Lettonie ont déjà tiré à hauteur de près de 10 milliards d'euros sur l'enveloppe de prêts d'urgence, dans le cadre de prêts conjoints octroyés par le FMI et les Européens.
La Roumanie négocie à son tour un prêt global de 20 milliards d'euros, auquel l'UE va contribuer. D'autres pays de l'Est de l'UE pourraient bientôt eux aussi être demandeurs, dont la Lituanie, selon certains analystes.
De nombreux pays à l'Est sont frappés de plein fouet par la crise car leurs monnaies se sont nettement dépréciées, fragilisant tout leur système financier.
Pour parvenir au doublement de l'enveloppe, il a fallu surmonter les réticences de plusieurs pays dont l'Allemagne qui redoutaient de créer la panique en annonçant de telles sommes.
Dans le même esprit, les dirigeants européens ont aussi décider d'apporter 75 milliards d'euros (quelque 100 milliards de dollars) pour augmenter les ressources du Fonds monétaire international (FMI). Objectif : lui permettre d'accorder davantage de prêts aux pays en difficulté.
Une manière là encore indirecte d'épauler l'Europe de l'Est puisque plusieurs pays de cette région font appel au FMI.
L'apport européen doit contribuer au doublement des ressources totales du FMI à 500 milliards de dollars. La question sera au centre du prochain sommet du G20 et pourrait y rebondir car les États-Unis ont récemment suggéré de faire un effort encore plus important en triplant les ressources du Fonds.
Sur la lutte contre les paradis fiscaux, les dirigeants de l'UE se sont dits satisfaits des concessions faites récemment par les pays européens pratiquant le secret bancaire, comme le Luxembourg ou la Suisse.
AFP/VNA/CVN