"Nous allons travailler sur des mesures pour liquider l'AIG de manière ordonnée et pour protéger le contribuable américain", a assuré le ministre dans une lettre adressée à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et rendue publique dans la soirée par ses services.
M. Geithner a précisé dans sa missive rechercher "tous les moyens responsables pour accélérer cette liquidation" du groupe.
Le gouvernement américain, qui est détenteur de 79,9% du capital d'AIG depuis sa quasi-faillite de l'automne, espérait jusqu'ici sauvegarder une entreprise amincie, largement recentrée sur les États-Unis, après cession de certains de ses actifs pour rembourser les aides de l'État.
L'AIG a enregistré l'an dernier la perte la plus élevée jamais subie par une société américaine (99,3 milliards de dollars) et a dû faire l'objet de 4 plans successifs d'aide de l'État qui portent l'addition potentielle pour les finances publiques à 180 milliards de dollars. Mais l'hostilité de l'opinion au sauvetage de cette icône de la finance mondiale a pris un tour exacerbé lorsqu'il a été révélé que le groupe avait versé d'énormes primes conséquentes aux responsables mêmes de sa déconfiture.
Le scandale éclabousse en premier lieu le secrétaire au Trésor, car celui-ci ne peut se défausser, comme d'autres membres de l'équipe Obama, sur l'ancienne administration. M. Geithner, en sa qualité de président de la Fed de New York, a joué en septembre un rôle crucial dans le premier renflouement d'AIG.
M. Geithner "a joué un rôle déterminant dans le sauvetage d'AIG et de (la banque) Citigroup. C'est pour cela qu'il a son job actuel -nous voulions de la continuité, disait le président (Obama)", a rappelé sur la radio NPR Peter Morici, professeur d'économie à l'Université du Maryland.
M. Geithner a précisé que l'AIG devra rembourser l'intégralité des primes controversées, d'un montant de 165 millions de dollars. En outre, les fonds supplémentaires que doit lui verser l'État -30 milliards de dollars- seront amputés d'une somme équivalente, a-t-il ajouté.
AFP/VNA/CVN