Pour détendre les conditions de crédit, la Réserve fédérale (Fed), organe de contrôle de la Banque centrale américaine (BCA),"a décidé d'acheter jusqu'à 300 milliards de dollars de bons du Trésor à long terme au cours des 6 prochains mois", a indiqué la BCA, à l'issue de 2 jours de réunion à Washington.
La Fed va aussi augmenter son programme de rachats de titres adossés à des actifs immobiliers de 750 milliards de dollars, pour le porter au maximum à 1.250 milliards. Ces décisions ont été saluées à la Bourse de New York, où l'indice Dow Jones a gagné 1,23%. "En un communiqué, la Fed rajoute 1.100 milliards de dollars dans le système", a souligné à Wall Street l'analyste Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. "C'est très largement haussier pour les obligations, un peu moins pour les actions, mais c'est positif car la Fed est prête à tout et achète tout", a observé son confrère Cary Leahey, de Decision Economics.
Les marchés européens, qui ont clôturé avant le communiqué de la Fed, étaient moins enthousiastes : Londres a perdu 1,35% et Paris 0,25%, tandis que Francfort a pris 0,21%.
La situation sociale se dégradait un peu plus en Europe avec l'annonce d'une forte hausse du chômage au Royaume-Uni et la préparation d'une nouvelle journée de manifestations le 19 mars en France. Le nombre de chômeurs au Royaume-Uni a dépassé les 2 millions pour la première fois depuis 1997 en janvier, tandis que le taux de chômage grimpait de 0,5 point de pourcentage, à 6,5%. Le Fonds monétaire international (FMI) s'apprête à réduire encore sa prévision d'évolution du produit intérieur brut (PIB) au Royaume-Uni cette année, misant sur une contraction de 3,8% et encore de 0,2% en 2010. Le tout dans le cadre d'une baisse de 0,6% du PIB mondial. Parmi les grandes économies, seul le Japon ferait pire que le Royaume-Uni, à -5% cette année, avant une stagnation l'an prochain.
Le président français, Nicolas Sarkozy, devait affronter le 19 mars une nouvelle journée de grèves et de manifestations contre sa politique face à la crise, dans un climat social de plus en plus tendu par les annonces de restructurations, notamment dans le secteur automobile.
Aux États-Unis, le président Barack Obama a exprimé sa "confiance totale" dans son secrétaire au Trésor, Tim Geithner, dont certains commencent à réclamer la démission en raison de sa gestion du scandale des primes versées par le géant de l'assurance AIG à ses dirigeants. L’AIG a versé 165 millions de dollars de primes à ses dirigeants, alors qu'il a reçu 170 milliards de l'État pour ne pas faire faillite.
Les dirigeants européens se réunissent depuis le 19 mars à Bruxelles pour préparer une position commune en vue de la réunion du G20, le 2 avril à Londres, sur la réforme du système financier. Sur le marché des changes, le dollar a décroché après l'annonce de la Fed, l'euro grimpant à 1,3298 dollar contre 1,3013 mardi soir.
AFP/VNA/CVN