Société : à la recherche du partenariat public-privé pour la santé

Ces dernières années, l'investissement public dans la santé n'a pas répondu à la forte augmentation des besoins tant qualitatifs que quantitatifs de la population.

L'ex-ministre de la Santé, Nguyên Quôc Triêu, considère que le partenariat public-privé est une solution efficace. Pour sa part, Alain Barbu, directeur de gestion des projets à la Banque mondiale (BM), a informé que le Vietnam bénéficiait d'une attention spéciale de la part de la BM et que celle-ci souhaitait l'épauler dans le développement de son réseau d'établissements sanitaires privés.

"L'investissement dans le secteur de la santé privé au Vietnam offre de belles perspectives", d'après Emmett Moriarity, de la Compagnie internationale des finances.

Un rapport du ministère de la Santé a montré que de 2006 à 2010, plus de 7.100 milliards de dôngs de fonds publics et 14.350 milliards d'obligations gouvernementales ont été injectés dans ce secteur. Toujours d'après ce ministère, de 2011 à 2015, 5.000 milliards de dôngs de fonds publics et 2.500 milliards de fonds étrangers sont prévus.

Modernisation des équipements grâce aux fonds privés

En une décennie, 65.000 établissements hospitaliers et pharmaceutiques et 110 hôpitaux privés ont vu le jour dans le pays, ce qui a contribué à l'amélioration de la qualité des services.

Depuis 2006, environ 700 milliards de dôngs de fonds privés ont été injectés dans les hôpitaux publics. Selon le directeur adjoint de l'hôpital Bach Mai (Hanoi), Nguyên Ngoc Hiên, "tous nos équipements les plus modernes tels que le scanner CT, scalpel Gamma... ont été financés par des fonds privés". À l'hôpital Bach Mai, 90% des services du Département de biochimie, 70% de ceux du Département d'imagerie utilisent des équipements acquis grâce à des fonds privés.

Selon une étude réalisée auprès de plus d'un millier d'hôpitaux, le revenu des employés de 33 d'entre eux a été multiplié par deux ou trois. Plus concrètement, en 2010, le revenu moyen mensuel d'un employé à l'hôpital Bach Mai était de 6,1 millions de dôngs ; et à l'hôpital central d'obstétrique, de 8,4 millions.

Les équipements provenant de fonds privés contribuent à améliorer la qualité des services ainsi qu'à satisfaire les exigences croissantes des malades, selon les dirigeants des hôpitaux. De 2006 à 2010, la plupart des établissements dépendant du ministère de la Santé ont mobilisé des fonds privés. Dans trois hôpitaux d'envergure (Viêt-Duc, Bach Mai à Hanoi et Cho Rây à Hô Chi Minh-Ville), le partenariat public-privé a permis de se doter d'équipements de pointe, d'une valeur de trois à six millions de dollars pièce. "La mobilisation de fonds privés dans la santé est devenue indispensable", a estimé Duong Huy Liêu, ex-chef adjoint du Département du plan et des finances (relevant du ministère de la Santé). Grâce au partenariat public-privé, les malades bénéficient de plus en plus de services de qualité et à des prix concurrentiels.

Pour leur part, les établissements privés contribuent grandement à satisfaire les besoins des malades. Hô Chi Minh-Ville arrive en tête, avec 29 hôpitaux privés, pour la plupart équipés de machines ultramodernes comme les hôpitaux An Sinh, Tâm Duc, Hoàn My...

À quoi s'ajoutent des centaines de cabinets de consultation privés qui ont permis de réduire la surcharge dans les hôpitaux publics. Les établissements privés ont aussi organisé de nombreux programmes de consultation gratuite pour les pauvres.

"Ces dernières années, la mobilisation des investissements privés dans la santé a obtenu de bons résultats avec une hausse du nombre des établissements privés et la modernisation des équipements des hôpitaux publics. Cependant, l'octroi de prêts à taux d'intérêt préférentiel aux établissements privés rencontre encore des difficultés", a déploré Luong Ngoc Khuê, chef du Département de consultation au ministère de la Santé.

Aux dires de responsables d'établissements privés, s'ils bénéficiaient de davantage d'assistances étatiques en termes de formalités administratives, d'emprunts..., les hôpitaux privés auraient suffisamment de conditions pour se hisser à la hauteur de leurs homologues de la région et du monde.

D'ici à 2030, la mobilisation de fonds privés, l'élaboration de projets d'appel d'investissement... dans la santé devront être accélérées, d'après l'ex-ministre de la Santé, Nguyên Quôc Triêu.

Hoàng Viêt/CVN

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