Sierra Leone : sans ambulance ni fossoyeurs, les villages s'organisent contre Ebola

C'est la débrouille et le sauve-qui-peut dans les campagnes de Sierra Leone : faute d'hôpitaux à proximité, les communautés organisent à la hâte des centres d'accueil en toiles et branchages pour isoler les malades d'Ebola et les vivants des morts.

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"On n'a ni ambulance, ni fossoyeurs" se désole Chef Maro Lamina Angbathor, responsable de 368 villages et 160.000 personnes dans la province de Port Loko, à trois heures de route au nord-est de la capitale, Freetown, et l'un des foyers les plus actifs de l'épidémie qui a fait plus de 1.100 morts dans le pays.

Il vient d'appeler Port Loko, à une heure de son village, Lokamasama, pour réclamer une équipe de fossoyeurs : un homme est mort ce matin, il faut enlever son corps au plus vite car la dépouille, terrassée par le virus, est une véritable bombe infectieuse dans les heures qui suivent le décès.

Des ouvriers construisent un centre d'accueil pour les malades d'Ebola, à Lokomasama, dans le centre de la Sierra Leone, le 8 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"J'appelle, j'appelle, mais sans réponse". Ce sont les militaires qui enlèvent les corps et Chef Angbathor en voudrait deux sur place, à demeure, avec une ambulance. Ce que réclament aussi les villageois réunis sous la hutte communautaire.

"Port Loko est bien trop loin : nous voulons une ambulance avec nous en permanence. Le plus vite possible, immédiatement", martèle un homme, Abuke Kama, qui se dit prêt à participer aux "burial teams", ces équipes de volontaires en bottes de caoutchouc chargées de ramasser et d'enterrer les corps.

En attendant, le chef a pris le destin de la communauté en main et lancé la construction d'un centre capable d'accueillir les malades potentiels et surtout de les isoler des bien-portants en attendant la confirmation du diagnostic.

Dans la cour de l'école, fermée pour cause d'Ebola, une trentaine de volontaires ont dressé des branchages en guise de fondations et tendu des bâches plastiques pour figurer un parcours confiné depuis l'entrée jusqu'aux 90 lits qui seront bientôt dressés dans les salles de classe.

Avec l'aide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du gouvernement, qui fournira le personnel médical, il espère ouvrir d'ici une semaine.

AFP/VNA/CVN

 

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